Les manifestations contre la guerre se multiplient à travers le monde. Opposées à l'agression de l'Irak, des dizaines de milliers de personnes manifestent quotidiennement dans plusieurs grandes villes d'Europe, d'Amérique et d'Asie. Les manifestations contre la guerre se multiplient à travers le monde. Opposées à l'agression de l'Irak, des dizaines de milliers de personnes manifestent quotidiennement dans plusieurs grandes villes d'Europe, d'Amérique et d'Asie. Elles crient leur révolte contre une guerre annoncée qui, outre son caractère injuste, les menace directement. Contrairement aux apparences, ces réactions spontanées de la communauté internationale, n'apportent pas de soutien au régime irakien, qui n'avait pas hésité à gazer ses propres citoyens, et ne sont pas non plus empreintes d'un quelconque à priori anti-américain. Elles expriment simplement l'idée qu'aucune action militaire ne saurait jamais être moralement légitime, dans l'absolu et quelles que soient les circonstances. Surtout qu'il existe de nombreuses voies non militaires pour appliquer, dans le cas irakien, le droit international. Mieux encore, les experts sont unanimes à reconnaître que les Etats-Unis ont les moyens de contenir et de neutraliser les risques résiduels éventuels que pourrait représenter Saddam Hussein, sans être obligé de l'éliminer au prix d'une guerre aux conséquences catastrophiques. Car il s'agit bien pour l'Administration Bush du changement du régime politique de Bagdad. Elle ne le cache d'ailleurs pas sous prétexte de défendre les minorités irakiennes et l'instauration de la démocratie. Or, ni le droit international, ni les convictions d'ordre éthique n'autorisent de juger de la légitimité d'une immixtion dans les affaires intérieures des Etats, aussi louable que soit la volonté de défendre les opprimés de l'Irak. Il faut certainement militer pour que disparaissent les régimes fascisants, en Irak et ailleurs, mais par d'autres moyens que la guerre. C'est le message véhiculé par les manifestants, à travers le monde, qui doutent fort de l'argumentation américaine en s'interrogeant sur le poids du facteur pétrolier dans la guerre programmée contre l'Irak. Ils joignent leurs voix à celles des pacifistes, qui s'expriment aux Etats-Unis mêmes, pour condamner le recours à la violence et pour que les relations internationales ne soient pas régentées unilatéralement par des super-puissances. Le programme américain annoncé par Colin Powell pour démocratiser le monde arable laisse perplexe. Les Arabes ne cessent de demander à Washington de cesser de leur faire du mal en soutenant l'agression israélienne contre le peuple palestinien. Car, c'est bien cet état de fait qui permet aux régimes arabes totalitaires de se justifier pour survivre et faire durer leur règne.