L'assassinat de Mohamed Achrak, à Anvers, a attiré l'attention des composantes politiques et civiles belges sur la nécessité de la cohabitation pacifique entre les membres des différentes communautés de Belgique. Instaurer un dialogue fructueux entre les différentes communautés philosophiques et religieuses de Belgique et démontrer qu'il existe une autre voie que celle de la confrontation est l'objectif que se fixe une table ronde sur le respect mutuel et le «mieux vivre ensemble» organisée lundi à Bruxelles. Cette table ronde, qui intervient après les affrontements qui ont eu lieu récemment à Anvers (nord de la Belgique) à la suite de l'assassinat d'un jeune d'origine marocaine par un sexagénaire belge, est consacrée notamment à la question de l'intégration des Belges d'origine étrangère, à l'intolérance et à l'exclusion dont ils sont victimes mais surtout à la définition d'actions précises qui permettraient à tous les Belges de vivre ensemble dans une parfaite harmonie, égaux en cela, en droits et en obligations. Au lendemain de l'assassinat à Anvers du jeune Mohammed Achrak (27 ans), le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, avait tenu une réunion avec les représentants de la communauté musulmane de Belgique au cours de laquelle il avait exprimé la volonté de son pays d'ouvrir le dialogue et la concertation avec cette catégorie de Belges, en vue d'atténuer les tensions générées par cet assassinat odieux. Il avait également annoncé sa détermination à engager une véritable réflexion sur les politiques du "vivre ensemble", par le biais notamment de l'organisation de réunions et de tables rondes sur le dialogue entre les différentes communautés ethniques et culturelles du pays. Les représentants de la Communauté musulmane avaient, de leur côté, exprimé leurs craintes face à la persistance des discriminations et au développement d'un climat «islamologue», appelant à cet égard à des gestes concrets de la part des autorités belges. «Nous demandons des efforts concrets, des résultats palpables, pour que nous puissions démontrer à notre base que les discriminations reculent», avait dit le président de l'Exécutif des Musulmans de Belgique, Noureddine Maloujahmoum. La situation de tension qu'a connue récemment la ville d'Anvers avait été, par ailleurs, au centre de plusieurs réunions des partis politiques belges.