Les extrémistes ne manquent pas d'idées lumineuses. Pour endiguer l'immigration Filip de Winter, chef du parti fasciste flamand, entend lancer une «campagne de dissuasion» au Maroc. Il compte sur la presse nationale et promet même l'achat d'espaces. Les choses se corsent en Flandre, partie de la Belgique où les extrémistes du Vlaams Verlang (ex-Vlaams Blok) font fureur et notamment à Anvers, l'une des plus grandes villes de cette région qui accueille une forte communauté immigrée. La trouvaille de leur chef de file, Filip de Winter, qui n'en peut plus de voir «sa» ville (Anvers) grouiller d'étrangers et notamment de Marocains ? Il entend tout simplement recourir à une «campagne de dissuasion» dans «les pays de départ», en l'occurrence, et en premier lieu, le Maroc. Comme il le déclinait sur son site Internet (et le décline toujours), Filip de winter compte sur la presse marocaine et sa disposition à contribuer à la réussite de cette campagne. Le chef de file du Vlaams Verlang, et patron de l'opposition à Anvers, entend acheter des espaces dans la presse marocaine et, si les conditions sont réunies, tenir même une conférence de presse, le plus tôt possible, au Maroc. Le message qu'il veut faire passer? Décourager les candidats à l'immigration en Flandre en général et ceux, en particulier, qui aimeraient s'installer à Anvers en particulier. Filip De Winter veut tout simplement dire aux Marocains qu'il y a «des limites à l'hospitalité» et qu'à Anvers, on est «hospitalier, mais pas fou». Deux slogans déjà mis en place et que le Vlaams Verlang entend faire diffuser par les ambassades belges à l'étranger et notamment dans les pays émetteurs d'immigrés comme le Maroc. Mais aussi auprès des communautés immigrées à Anvers. Pour ceux qui sont déjà installés à Anvers, et intégrés pour beaucoup, le Vlaams Verlang brandit une autre menace : il faudra s'adapter ou déguerpir ! Dans une première réaction aux propos de de Winter, le MRAX (Mouvement contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie) a attiré l'attention de la gravité des dires du chef de l'extrême droite flamande et demandé vigilance de la part de la presse marocaine. Milieux journalistiques et de droits de l'Homme s'apprêtent d'ailleurs à répliquer au chef du Vlaams Verlang qui n'en est pas à sa première sortie de ce genre. Ce parti a toujours fait de la haine de l'immigré, arabe et marocain de préférence, un vrai cheval de batailles électorales. La chasse à l'immigré figure d'ailleurs en bonne place dans la littérature et les textes fondateurs de cette formation politique. Et notamment à travers le fameux «70 points» adoptés par ce parti pour endiguer l'immigration et brandis à chaque échéance. Pour ce parti, l'immigré, c'est l'origine de tous les maux : délinquance, criminalité, trafic de stupéfiants et, cerise sur le gâteau, terrorisme islamiste. Lors des communales d'octobre 2000, le Vlaams Verlang (Vlaams Blok –bloc flamand- à l'époque) avait remporté 33% des voix à Anvers et mène depuis la vie dure à ses rivaux de la majorité. Il compte aller plus loin, haine de l'immigré aidant, lors des communales d'octobre 2006 et faire d'Anvers une ville aux «portes fermées» comme promis déjà par de Winter. Anvers, pour le malheur de de Winter et ses amis, abrite une forte communauté étrangère où les Marocains constituent 35%. Ces derniers, circonstances aggravantes, font 5% de la population globale de cette ville. Ce qui est trop demander pour l' «hospitalier» de Winter !