Demain, après treize mois et treize jours de crise diplomatique, les ministres des Affaires étrangères marocain et espagnol se réuniront à Madrid pour s'entretenir sur le retour à la normale des relations entre les deux pays. Demain, après treize mois et treize jours de crise diplomatique, les ministres des Affaires étrangères marocain et espagnol se réuniront à Madrid pour s'entretenir sur le retour à la normale des relations entre les deux pays. Cette rencontre, qualifiée par certains médias espagnols comme celle de la dernière chance, intervient à un moment où les deux parties semblent être convaincues qu'il est temps de renouer avec le dialogue et de sortir de l'impasse. Du côté marocain comme du côté espagnol, on estime que le prolongement de la situation actuelle ne peut nullement servir les intérêts des deux pays et qu'il est temps de mettre fin à l'état de crise diplomatique. Mais, il faut avouer qu'une année de crise, aussi contradictoire que cela puisse-t-il paraître, aura servi à ce que les deux pays puissent parler, indirectement s'entend, de tous les malaises existant de part et d'autre. En presque quatorze mois, politiciens, diplomates, observateurs, journalistes et chercheurs marocains et espagnols se sont efforcés d'établir un diagnostic de tous les maux dont souffrent les relations bilatérales maroco-espagnoles et qui freinent leur épanouissement. En une année, on aura découvert que tout ce qui se disait avant le 28 octobre 2001 sur l'amitié et la coopération entre le Maroc et l'Espagne se limitait à un texte écrit et signé entre les deux gouvernements intitulé "Traité d'amitié et de coopération maroco-espagnol". Mais, aujourd'hui, on est convaincu, des deux côtés, que l'amitié et la coopération, ne peuvent résulter uniquement d'une fatalité géographique ou historique. Pour bâtir une amitié solide et pérenne, il faut commencer par en préparer le terrain propice, en éliminant tous les obstacles à son épanouissement. Pêche, Sahara, Sebta et Melillia, les îles Jaâfarines, immigration, prospections pétrolières, exportations agricoles marocaines, etc. Et la liste est longue. Aujourd'hui, on ne peut que reconnaître que, tôt ou tard, la crise devait avoir lieu. Car on ne peut imaginer des relations denses et solides entre le Maroc et l'Espagne tout en continuant à mettre de côté tous ces dossiers épineux. Car, continuer à fermer les yeux sur l'existence de ces différends aurait fait que l'éclatement de la crise soit encore plus grave. Il suffit de rappeler comment l'attitude espagnole, lors du conflit sur l'îlot Tourah, aurait pu dégénérer en un conflit militaire, s'il n'y avait pas cette sagesse et cette maturité dans la réaction marocaine, mondialement reconnue. Maintenant, alors que tout le monde semble y voir plus clair, il faut que les deux gouvernements aient le courage d'affronter tous les dossiers conflictuels, et œuvrer ensemble à trouver des solutions durables. Mais, pour ce faire, une seule condition est à poser : que l'Espagne commence à considérer le Maroc dans sa véritable dimension qui est celle d'un pays ayant eu le courage de bâtir une démocratie et qui mérite, pour cela, d'être soutenu par tous ses amis.