Les ramifications des réseaux terroristes liés à Al Qaïda de Ben Laden se font signaler, un peu partout dans le monde, par des attentats meurtriers ou dans le cadre d'enquêtes sur les filières du terrorisme. Le Maroc, situé dans une région stratégique sensible, est fréquemment cité comme un pays cible du terrorisme international. Sommes-nous suffisamment vigilants et mobilisés contre la pieuvre ? Sale temps pour le tourisme. L'ennemi numéro un de ce secteur pourvoyeur en devises a pour nom : terrorisme. Un hôtel qui flambe dans une partie du monde comme ce fut le cas récemment à Bali et à Bombasa, c'est des milliers de touristes potentiels qui fuient et une source de revenus qui se tarit subitement. C'est comme un coup de fusil qui fait évader un essaim de moineaux. Le terrorisme tue l'industrie des vacances en même temps qu'il fauche aveuglément des vies humaines innocentes. Actions violentes et spectaculaires qui frappent les esprits et donnent froid dans le dos. Drôles de sensations fortes. Avec ce sentiment dominant : n'importe qui aurait pu être dans l'endroit du drame. Alors comment faire pour échapper éventuellement au pire? Rester claquemuré chez soi et ne plus visiter aucun pays ? Révolu le temps pas très lointain où les touristes achetaient leur séjour ou circuit en fonction du soleil, de la plage et de l'animation. Aujourd'hui, l'acte d'acquisition d'un package touristique est déterminé d'abord par la perception que le client a de la destination, à haut risque ou pas, aidé en cela par la machine médiatique. Les pays qui font les frais de cette perception subjective sont les pays arabo-musulmans identifiés comme étant des foyers d'Al Qaïda de Ben Laden et de ses militants. Un acte terroriste qui frappe une de ces régions agit comme une circonstance aggravante. Le cas de Djerba est exemplaire à cet égard. L'effet de cet attentat est radical. La Tunisie, qui draine bon an mal an quelque 8 millions de touristes, s'est vue tout de suite coller au fronton l'étiquette “infréquentable“. Tout le travail de marketing et de communication de plusieurs années opéré en direction des marchés émetteurs s'en trouve ainsi réduit à néant. D'où la nécessité aujourd'hui de réadapter les campagnes de communication en fonction de cette menace terroriste planétaire qui n'épargne en fait aucun pays au monde. Une menace qui donne des insomnies aux services de sécurité occidentaux et d'ailleurs que cette nouvelle race de kamikazes, essaimée aux quatre coins du monde, peut frapper n'importe où et n'importe quand. C'est une gageure en effet de pouvoir déjouer le plan d'un individu ceinturé d'explosifs déterminé à entraîner dans leur mort celle des autres. Le Maroc a échappé de justesse aux ravages des tueurs de Ben Laden, qui projetaient d'exécuter des attentats dans certaines villes du royaume. Comme quoi, cela n'arrive pas qu'aux autres. Si la cellule dormante d'Al Qaeda n'avait pas été démantelée à temps, les conséquences auraient été désastreuses sur un secteur touristique national déjà mal en point avec des dégâts collatéraux sur nombre d'activités liées au tourisme. Or certains esprits “bien pensants“ n'ont trouvé rien de mieux que d'affirmer sans preuve aucune que cette affaire d'Al Qaïda au Maroc n'était qu'une fabrication du “pouvoir“. Avec comme objectif inavoué de stigmatiser les islamistes marocains dans la perspective des législatives du 27 septembre. Les discréditer aux yeux de l'opinion publique pour qu'ils perdent ces élections. La victoire électorale du PJD (43 sièges) est un démenti cinglant à de telles élucubrations émanant de pseudo-intellectuels qui se font systématiquement un malin plaisir de prendre le contre-pied de tout ce qui est avancé par les pouvoirs publics. Les mêmes n'auraient certainement pas hésité à dénoncer l'absence de sécurité et à dénigrer l'appareil de l'État si d'aventure les Saoudiens de Ben Laden avaient réussi à exécuter leur entreprise terroriste. Le “tout-sécuritaire“ dénoncé à tout bout de champ par les intéressés n'existe en fait que dans leur imagination. La quiétude dont ils jouissent, ils la doivent à d'abord à la vigilance de l'ensemble des services nationaux de sécurité. Ils rêvent peut-être d'un pays sans police, sans gendarmerie, sans DST… pour justifier après leurs fantasmes qui relèvent en fait du “tout fout le camp“.