Le démantèlement d'un réseau terroriste lié à Al Qaïda soupçonné de préparer des attentats contre des bâtiments de guerre américains et britanniques dans le détroit de Gibraltar projette le Maroc sur le devant de la scène. La lutte contre le terrorisme est, en effet, une entreprise mondiale par excellence. Le démantèlement d'un réseau terroriste lié à Al Qaïda soupçonné de préparer des attentats contre des bâtiments de guerre américains et britanniques dans le détroit de Gibraltar projette le Maroc sur le devant de la scène. La lutte contre le terrorisme est, en effet, une entreprise mondiale par excellence. Et de ce fait, la détection dans notre région de ramifications des réseaux liés à Ben Laden, considéré comme l'ennemi public numéro un de la planète, depuis le 11 septembre sanglant, intéresse l'ensemble des États engagés dans ce combat complexe et de longue haleine. En l'état actuel de l'enquête et des informations reprises ici et là, il est certes légitime pour le Maroc d'exprimer une certaine fierté. Celle-ci se justifie parce que le territoire national n'a pas servi de base à la concrétisation d'un acte criminel aux répercussions internationales incommensurables. Mais au-delà de cette réaction d'autosatisfaction, les ramifications du terrorisme international, nourri de frustrations, de désespoir, de conflits d'intérêt, d'ignorance et d'inconscience, sont telles qu'elles nécessitent une vigilance de tous les instants et une mobilisation multiforme de tous les pays et de tous les moyens. Et chaque jour qui passe fait la démonstration que nul n'est à l'abri des frappes terroristes, parce que celles-ci ne sont commandées par aucune logique identifiable et aucune rationalité lisible. Néanmoins, la véritable prise de conscience de ce danger est synonyme d'une adhésion aux valeurs universelles telles qu'elles sont exprimées par les hommes et les femmes qui militent pour la liberté et pour la promotion de formes organisées de gestion des choses de la cité, en dehors de toute idéologie obscurantiste et totalitaire. Dans cet esprit, le Maroc joue un rôle militant et de premier ordre dans la région méditerranéenne en matière de lutte contre le terrorisme, apportant son concours, conséquent et sincère, à toute forme de coordination, de concertation et de coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. C'est là une réalité reconnue par l'ensemble des partenaires du Royaume. À la seule réserve, bien entendu, de condamner toutes les formes de terrorisme, y compris celui des États, d'une part, et de distinguer entre actes terroristes et lutte du peuple palestinien martyr pour ses droits légitimes à l'existence, sur la terre qui lui est reconnue comme territoire national, d'autre part. Reste à faire ici un rappel essentiel. Le terrorisme se nourrit dans les interstices du droit et fait bon voisinage avec toutes formes de trafics, avec la circulation de l'argent sale, avec les filières du crime organisé et dans le sillage de groupes subversifs divers. Or, le Maroc se trouve souvent seul à faire face au Nord à diverses formes de trafics encouragés et abrités par l'Espagne voisine, se saignant à assurer la surveillance de ses frontières à l'est du pays, contre les infiltrations de groupes terroristes qui sévissent sur le territoire algérien. Dans ce combat, le Royaume manque de soutiens conséquents et de concours qui feront en sorte que ses frontières avec ses voisins, au nord, au sud comme à l'est soient sûres et contrôlées efficacement. C'est la condition première d'une coopération régionale efficace en matière de lutte contre le terrorisme, local et international.