L'interpellation récente au Maroc de membres présumés d'Al-Qaïda illustre les soubassements d'une traque internationale de longue haleine lancée contre les membres du réseau d'Oussama Ben Laden. L'arrestation au Maroc d'Abou Zoubair El-Haili, gros bonnet d'Al-Qaïda, et de trois autres Saoudiens, notamment accusés d'avoir préparé des attentats contre des navires de guerre occidentaux dans le détroit de Gibraltar s'inscrit dans le cadre de la guerre sans merci livrée au terrorisme au niveau international. Zouhair Hilal Mohamed Tabiti, Hilal Jaber Awade El Assiri et Abdellah Msafer El Ghamidi Ali Al Ghamdi, auraient appartenu à une «cellule dormante » d'Al-Qaïda démantelée à la mi-mai. En Tunisie, pays encore sous le choc après l'attentat de Djerba qui avait fait quinze morts, parmi lesquels un grand nombre d'Allemands. L'explosion d'un camion-citerne près d'une synagogue porte la signature d'Al-Qaïda. Ce pays s'apprête d'ailleurs à juger Jaber Trabelsi, un Tunisien soupçonné de liens avec l'organisation d'Oussama Ben Laden. Le tribunal a placé l'affaire dans le contexte des attentats terroristes du 11 septembre, affirmant que « la Tunisie ne peut se transformer en un Afghanistan II ». Trabelsi, qui a comparu mercredi devant le tribunal militaire de Tunis, faisait partie de ce qui est convenu d'appeler « le groupe de Milan ». Il avait été condamné par défaut en janvier dernier à 20 ans de prison, durant un procès au cours duquel avaient été jugés 32 de ses compatriotes, dont trois avaient comparu en état d'arrestation. A la suite de sa condamnation, il s'était livré à l'ambassade de Tunisie à Rome et avait fait opposition au jugement prononcé à son encontre. L'Algérie, qui compte deux organisations terroristes recensées par les Etats-Unis, n'est pas en reste surtout depuis la découverte de l'envoi d'un membre d'Al-Qaïda pour la réunification des groupes armés. Au Moyen-Orient, une affaire quasi similaire est intervenue avec l'arrestation de sept membres du réseau islamiste Al-Qaïda, (six Saoudiens et un Soudanais) soupçonnés de préparer des attentats terroristes dans le royaume wahhabite, notamment contre une base aérienne utilisée par les forces américaines. Les arrestations sont intervenues après des mois de surveillance, a révélé le ministère de l'Intérieur saoudien ajoutant que les sept suspects préparaient «des attaques terroristes contre des installations vitales» en utilisant des explosifs et des missiles sol-air. D'ailleurs les tubes de deux missiles sol-air ont été découverts, non loin de la base américaine de Ryad, enterrés dans le sable, ainsi que deux projectiles que les terroristes n'ont pas pu utiliser. Par ailleurs, des informations fournies par la Syrie sur le réseau Al-Qaïda ont permis de «sauver des vies américaines». C'est ce qu'a affirmé William Burns, le secrétaire d'Etat adjoint chargé du Proche-Orient. M. Burns, qui s'exprimait devant la sous-commission chargée du Proche-Orient de la chambre des Représentants (Chambre basse du Congrès), n'a donné aucune précision sur la nature de ces informations, ni sur leur date.