L'enquête concernant les attentats terroristes du 16 mai 2003 ont montré que les commanditaires, en l'occurrence le GICM, né dans les camps d'Afghanistan, a bénéficié d'un important appui de la part de l'organisation terriroste Al Qaïda. Un an après l'attentat du 16 mai, les arrestations continuent un peu partout au Maroc et dans les pays européens. Chaque mois, de nouveaux noms de présumés terroristes sont divulgués. Plusieurs procès sont toujours en cours. Et un nombre important de mandats internationaux ont été lancés. En somme, l'enquête sur les attentats du 16 mai ont permis le démantèlement de plusieurs réseaux terroristes. Pour ce qui est de l'enquête concernant les attentats du 16 mai, le général Hamidou Laânigri avait annoncé dans une interview au journal français Le Figaro, que "seule une dizaine d'éléments dangereux courent toujours". Parmi eux, il cite le nom de Saïd El Housseïni, un spécialiste des explosifs qui a fabriqué les détonateurs ayant servi aux attentats du 16 mai 2003 faisant plus d'une quarantaine de morts. Concernant le volet des ramifications, les enquêteurs sont quasi certains que les attentats meurtriers du 16 mai ont été conçus par des membres marocains d'Al Qaïda. Ces derniers, installés pour la plupart en Afghanistan, auraient eu des contacts réguliers avec Oussama Ben Laden, l'idéologue Ayman Zawahiri et le chef opérationnel d'Al Qaïda Abou Moussab Zarqaoui". D'ailleurs, les préparatifs des attentats du 16 mai se sont déroulés en partie à Istanbul, dans une réunion présidée par un certain Mohamed El Garbouzi, alias Abou Issa. Il s'agit d'un Marocain, membre d'Al Qaïda et combattant en Afghanistan. Abou Issa a été autorisé par Ben Laden en 2001 à ouvrir un camp de formation réservé uniquement aux Moujahidines marocains. Ce camp a été baptisé "Groupe islamique combattant marocain" (GICM). L'un de ces combattants, Noureddine N'fiâ, arrêté par les forces de l'ordre marocaines a confirmé dans son procès-verbal rédigé en août 2003 (c'est-à-dire trois mois après les attentats) que Ben Laden porte un intérêt particulier au Jihad au Maroc. Les aveux de N'fiâ prouvent que les relations entre le GICM, la Jamaât Al Jihad Al Islami de Ayman Zawahiri et Al Qaïda sont extrêmement étroites. Les uns exploitant les autres. Si Jamaât Al Jihad Al Islami dispose d'une grande expérience en matière organisationnelle, les membres du GICM sont extrêmement bien entraînés. Ils avaient besoin de bénédiction et de financement, Al Qaïda s'en est chargée. Ces aveux montrent aussi que les attentats du 11 septembre 2001, du 16 mai 2003 et du 11 mars 2004 peuvent avoir été commis par une seule et même organisation, avec de nombreuses ramifications. D'ailleurs, depuis les attentats de Madrid du 11 mars dernier, la coopération entre les différents services de sécurité marocains et européens s'est sensiblement améliorée. En effet, les forces de l'ordre françaises ont organisé un important coup de filet dans la banlieue parisienne. Egalement, plus d'une douzaine de Marocains recherchés par les autorités de Rabat ont été arrêtés. Ces personnes sont soupçonnées d'avoir des liens avec les attentats du 16 mai. Et c'est sur informations délivrées par les services marocains que les autorités françaises ont procédé à ces arrestations. Au Maroc, la traque aux réseaux terroristes, directement ou indirectement liés aux attentats du 16 mai, se poursuit avec autant de constance qu'il y a un an. A Berrechid, des terroristes ont été arrêté. Ils étaient, selon les informations avancées par la presse nationale, en train de préparer des attentats aussi affreusement spectaculaires que ceux du 16 mai 2003. Un autre groupuscule a été arrêté, il y a quelques jours à peine, à Casablanca, dans le quartier de Sid El Khadir. Il s'agit d'une agglomération de bidonvilles semblables à celle de Sidi Moumen, où les terroristes s'étaient réfugiés.