Ce projet est un cadre pour les différentes initiatives et réformes que le gouvernement s'engage à réaliser lors des «deux prochaines années». Le projet du plan d'action du gouvernement ouvert (OGP) au Maroc, présenté mercredi à Rabat par le ministère chargé de la réforme de l'administration et de la fonction publique, offre des opportunités assez intéressantes pour consolider davantage les relations entre l'administration et les citoyens. C'est en tout cas ce qui se dégage des critères et des engagements proposés par le Maroc lors de l'élaboration de ce projet conçu en partenariat avec l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) entre autres. Mouture du projet Selon Ahmed Laamoumri, secrétaire général du ministère initiateur, cet OGP «sera appelé à être mis en place une fois validé». Il est pour l'heure mis en œuvre dans 75 pays et se décline en 4 principaux critères. Il s'agit de la transparence budgétaire fiscale, l'accès à l'information, la publication des biens de l'ensemble des élus et des hauts fonctionnaires de l'Etat et de la participation citoyenne. «C'est un plan constitué d'engagements et doit être accompagné d'une sensibilisation et consultation au niveau national», enchaîne M. Laâmoumri. Selon ses dires, ce plan d'action est consensuel. «Il n'est pas encore validé par le gouvernement. Une fois validé, il est probable qu'il soit revu», précise-t-il. Un plan d'action en 19 engagements Le Maroc propose à l'OCDE des engagements au nombre de 19, à savoir la mise en place de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, du programme national dédié à l'amélioration de l'accueil et la relation citoyen-administration outre l'élaboration d'une cartographie de risques de fraude et de corruption dans les marchés publics. Il est également question de la transparence budgétaire, l'application des normes de l'OCDE en matière de publication des rapports budgétaires. D'autres engagements concernent la mise en œuvre de la loi organique relative à la loi de Finances et la mise en place d'un programme de l'amélioration de la qualité des services publics. L'engagement se rapportant à la participation citoyenne s'articule pour sa part en 4 engagements, à savoir l'élaboration du projet de loi-cadre sur la consultation publique et la mise en place d'une commission de pétitions. Les autres engagements ont trait à la sensibilisation de la société civile et la mise en place d'une plate-forme électronique dédiée à la participation citoyenne. En ce qui concerne l'accès à l'information, les engagements consistent en la mise en place d'un programme de formation en techniques d'archives, la mise en place d'un plan d'action d'ouverture des données, le développement d'un portail d'accès à l'information et la sensibilisation à l'accès à l'information. En matière de développement durable, des engagements sont également proposés outre la sensibilisation autour de ce plan d'action. Visées de l'OGP «Conscient de «l'initiative du partenariat pour un gouvernement ouvert», considéré en tant que cadre destiné à consolider ses acquis en termes de transparence, d'équité, de probité et de démocratie participative voire en tant que tribune d'échange d'expertises, le gouvernement marocain tend à adhérer à cette initiative considérée comme un exemple efficace de bonne gouvernance et un moyen de consolider la confiance du citoyen en son gouvernement», estime Mohamed Ben Abdelkader. Le ministre chargé de la réforme de l'administration et de la fonction publique précise que ce projet est également un cadre pour les différentes initiatives et réformes que le gouvernement s'engage à réaliser lors des «deux prochaines années». Le tout en ayant une pensée pour les jeunes en tant que force contribuant aux réformes. Cette pensée aux jeunes est également exprimée par Mari Kiviniemi, secrétaire générale adjointe de l'OCDE, qui évoque le rôle des nouvelles technologies pour faire entendre la voix des citoyens dont la population juvénile. Elle met également l'accent sur le partenariat avec la société civile sur le long terme. «L'OCDE est prête pour soutenir le Maroc sur les trois prochaines années», indique-t-elle. Pour sa part, Ricardo Diez-Hochleitner Rodriguez, ambassadeur d'Espagne au Maroc et co-président du programme Mena-OCDE pour la gouvernance, rappelle que l'Espagne accompagne le Maroc depuis plus d'une décennie dans ses efforts de réforme de gouvernance. Dans la même lignée, l'ambassadeur de l'Allemagne au Maroc, Götz Schmidt-Bremme, évoque les échanges de son pays avec le Maroc autour de la consolidation de la gouvernance.