Une mariage serait-il envisageable entre le Crédit immobilier et hôtelier (CIH) et les Banques populaires ? Une option censée permettre au CIH de répondre aux besoins de l'Etat en matière de logement social et de tourisme à l'horizon 2010, relève-t-on dans la lettre du Centre Marocain de Conjoncture (CMC). L'une des options stratégiques de restructuration, examinées dans le cadre de la consolidation du CIH au sein du secteur bancaire, est d'endosser cet établissement au Groupe banques populaires, d'autant plus que ce dernier détient 20% du capital du CIH après la dernière recapitalisation. Les créneaux du CIH, immobilier et tourisme, ont traversé une conjoncture difficile, ce qui s'est traduit par un recul des branches commerciales dans le total des crédits, constate le CMC, notant que « pendant toute la deuxième moitié de la décennie passée, le CIH allait vivre sous l'emprise d'une crise financière ou il risquait sa disparition du paysage bancaire ». Le CIH a subi de plein fouet les chocs qui ont secoué ses secteurs de prédilection. La part du secteur hôtelier dans les crédits débloqués est passée à zéro en 1996, alors qu'elle était de 18,2% en 1990. Dans l'immobilier, le marasme ponctué de reprises courtes et timides a eu un effet négatif sur la qualité du portefeuille de la banque et la libéralisation du secteur financier a renforcé ses difficultés. Un management et une gouvernance clairs et transparents au niveau interne sont la solution, recommande le CMC pour qui un plan de redressement ne doit pas se réduire à un simple ajustement financier. Une deuxième option consiste à créer une structure juridique indépendante chargée du traitement des créances en souffrance, semblable au Consortium des réalisations en France ou à la résolution Trust Company aux USA ou à la Coopérative d'achat de crédit au Japon. L'objectif d'une telle structure serait d'accueillir les mauvaises créances des banques jusqu'à leur maturité afin d'alléger et de nettoyer les bilans des banques recapitalisées.