Le nouveau patron du Crédit immobilier et hôtelier, Ahmed Rahhou, rassure. L'image de la banque est restée intacte tout autant que la confiance. Le banquier lève désormais l'étendard de la maîtrise du risque et le défi de la crédibilité. A la clef, un nouveau projet d'entreprise et une nouvelle organisation. «Consolider nos positions sur le marché, développer la banque de détail et s'ouvrir à de nouveaux métiers», tels sont les mots d'ordre du nouveau plan 2010-2014, dévoilé par le PDG, mercredi à Casablanca, lors de la présentation des résultats annuels 2009. Interrogé sur les perspectives de croissance pour 2010, Rahhou réplique : «Je n'aime pas répondre à ce genre de questions, du moins pour le moment. Mais le résultat net de la banque pour l'année 2010 connaîtra une croissance à deux chiffres». Le patron du CIH promet de devenir un acteur principal dans l'activité épargne-banque. «On a formulé des propositions pour plus d'incitations dans le cadre du projet de loi de Finances 2011», souligne-t-il. Rahhou explique que la banque planche dessus avec les autorités monétaires. A l'origine de cette orientation, les ressources longues se font de plus en plus rares, d'autant plus que les financements à long terme l'emportent largement sur ceux à moyen terme. La banque, dont l'activité immobilière représente 92% de ses encours, compte également dans les quelques semaines à venir, lancer une opération d'émission de titres sur le marché. En termes d'extension, l'institution financière prévoit l'ouverture de près de 50 agences additionnelles dans les deux prochaines années. Bien que «les grands axes de réflexion et les chiffrages de la nouvelle stratégie sont en cours de discussion», le groupe compte rester mono activité et porteur de risque. Ce dernier mot qui hérisse le poil des banquiers caractérise l'approche commerciale du CIH : «la juste réponse au juste besoin». La banque promet de devenir acteur principal dans l'activité épargne-banque et rester dans le logement social.
Par ailleurs, et en plus d'un nouvel élan pour le recouvrement, la nouvelle stratégie réserve une place privilégiée à la gestion des ressources humaines. Il s'agit de les requalifier et les redéployer vers d'autres réseaux. Plus encore, l'effectif pourra être revu à la hausse, à hauteur de 12%. Ainsi, le CIH envisage la mise en place d'un institut de formation, ainsi qu'un système de rémunération plus motivant. La nouvelle carte de repositionnement se base dorénavant sur trois piliers : une banque de détail, une banque de l'immobilier et une banque entreprise. Pourquoi alors ne pas supprimer le H du logo ? A cette question, Rahhou assure que cela relève de la stratégie marketing du groupe. Une chose est portant sûre : L'activité hôtelière n'attise plus la convoitise de la banque. Même les trois entités hôtelières appartenant au groupe, à savoir Lido, Wafa Hôtel et Paradise seraient à vendre selon nos sources. A noter que les anciens crédits immobiliers sur l'hôtellerie représentaient 1 milliard de dirhams de risque net en 2009. Au menu du plan 2010-2014, figurent également des dispositions de développement de fonds de commerce avec les partenaires. Il s'agit aussi de promouvoir la bancarisation de nouveaux clients y compris les MRE. Outre la valorisation des fonds des Ressortissants marocains à l'étranger, l'extension à l'international est également prévue. «Nous comptons développer des synergies avec le groupe Banques Populaires et des Caisses d'Epargne (BPCE)». La stratégie envisage également le reengineering des process et la modernisation des systèmes d'information. Ce qui n'est pas sans alourdir les charges externes dont l'impact sur les comptes ressort à 24 millions de dirhams entre 2008 et 2009. Pour ce qui est du logement social, le CIH, à travers le FOGARIM, compte, au 2 mars 2010, quelque 20.699 dossiers avec une enveloppe s'élevant à plus de 2,6 milliards de dirhams. Le groupe qui s'accapare la part du lion avec 33% du marché continuera à consolider sa position. «Nous comptons rester dans le social», lance le PDG. Au terme de l'exercice 2009, les comptes sociaux font ressortir un résultat net en baisse de 43,6% à 228 millions de dirhams dont les deux tiers seront distribués.