Ali Lmrabet semble de plus en plus subir les affres d'un sevrage forcé qui le met dans un piteux état et l'amène à des contorsions et à des convulsions très éprouvantes. C'est que notre moulin-à-vent donne des signes d'essoufflement extrêmement pitoyables et qui auraient suscité la pitié, n'était cette attitude arrogante qu'il ne cesse d'afficher, se drapant dans les habits de donneur de leçons, de père de la vertu et de redresseur de torts de toute nature. Ali Lmrabet semble de plus en plus subir les affres d'un sevrage forcé qui le met dans un piteux état et l'amène à des contorsions et à des convulsions très éprouvantes. C'est que notre moulin-à-vent donne des signes d'essoufflement extrêmement pitoyables et qui auraient suscité la pitié, n'était cette attitude arrogante qu'il ne cesse d'afficher, se drapant dans les habits de donneur de leçons, de père de la vertu et de redresseur de torts de toute nature. En fait, il s'agit beaucoup plus des signes d'une profonde frustration de quelqu'un qui est forcé de constater son inutilité, d'admettre la vanité de sa démarche, de reconnaître qu'il s'est engagé dans une impasse et d'être empêtré dans une sorte de glue tel un corbeau pris dans les nasses d'un filet dont il ne parvient plus à se libérer. Le voilà qui donne des coups d'aile à tort et à travers, à tourner sur lui-même, à vaciller sur le flanc et à enfouir sa tête hors des regards, pour dissimuler sa honte, boire son amertume jusqu'à la lie. Lmrabet a commencé par nourrir beaucoup d'illusions sur ses compétences, son talent, ses aptitudes journalistiques et a longtemps cru en ses capacités de s'illustrer par ce biais là. Mais, dès le départ, il a fait comme qui dirait un faux départ qui très vite l'a disqualifié. Voulant d'emblée pratiquer le journalisme comme un moyen d'affirmation de soi, face à ceux qu'il considérait comme des concurrents ou des adversaires, dont un certain nombre avaient partagé avec lui un bout de chemin, il a dû recourir à une forme de surenchère qui lui a joué beaucoup de mauvais tours. Se positionnant dans un créneau exigu et relativement encombré, il s'est vite retrouvé dans l'obligation de faire le beau et de rouler pour un certain nombre d'officines qui l'ont utilisé jusqu'à satiété pour le jeter, ensuite, comme un citron pressé. Ceux qui de bonne foi ont été trompés au départ et lui ont apporté leur concours financier, pour soutenir une entreprise de presse pour laquelle des journalistes ibériques, en service commandé pour la plupart, ont joué les rabatteurs et les VRP, ont très vite déchanté et se sont retirés du projet avec pertes et fracas, préférant perdre de l'argent dans cette malheureuse aventure que de perdre leur âme et leur face. Il est cependant regrettable que certains d'entre eux, qui croyaient sincèrement à la possibilité d'investir dans le secteur de la presse et de contribuer à son évolution et à sa modernisation, soient sortis traumatisés de cette expérience décevante et aient définitivement tourné le dos à cette activité qui peut pourtant être honorable et gratifiante. Pour Ali-la-poisse, même ceux qui tiraient les ficelles de ce guignol, plus ou moins discrètement, sont apparemment las de la médiocrité de leur jouet, qui les a entraînés dans des montages vaseux, des stratagèmes bidonnés et des impostures qui les ont beaucoup éclaboussés. C'est également l'état d'esprit actuel de tous ces apprenti-sorciers locaux qui ont vu, un temps, dans ce fou délirant l'instrument de satisfaire, qui l'amertume et l'aigreur de l'échec, qui la frustration d'une non-reconnaissance, ou encore la simple et mesquine vengeance vis-à-vis d'un rival ou d'un concurrent considéré comme plus fortuné ou mieux loti. Ce qui explique la situation de désarroi dans laquelle le héros de Deux-mains se retrouve actuellement, pataugeant dans les immondices de son insignifiance et se vautrant dans les tristes marécages de la calomnie, du mauvais goût et des provocations, toujours plus outrageantes, toujours plus indignes.