Ali Lmrabet, dans son déséquilibre déguisé en hebdomadaire satirique, jouait chaque semaine contre le Roi, la Monarchie, la Famille royale, l'Armée et le Sahara. «Je l'ai trouvé «psychologiquement installé dans la mort», celui qui a récité cette phrase chargée d'humanité et d'une noble poésie, a oublié d'ajouter qu'il expliquait ainsi tout le problème d'Ali Lmrabet. Une douleur qu'il traînait depuis son premier échec insoutenable, une douleur tellement forte, qu'elle pouvait, parfois, « pousser à la mort » : diagnostic d'une psychopathie. Ali Lmrabet, dans son déséquilibre déguisé en hebdomadaire satirique, jouait chaque semaine contre le Roi, la Monarchie, la famille royale, l'Armée et le Sahara. Il utilisait, contre toute chose et contre chacun, la calomnie et l'insulte triviale. Il exprimait un mépris des Juifs qui prétendaient à une « influence », alors que, selon lui – ancien élève de l'Alliance israélite universelle de Tétouan – ils n'étaient animés que par de vils objectifs financiers. Il a fait fi du Code de la presse, récemment allégé par le nouveau Parlement. Car, après un premier échec mettant fin définitivement à sa carrière diplomatique, il s'était installé dans une position de force contre le « Pouvoir » qui a marqué sa révolte, expression de sa douleur. Pour bien expliquer cette triste situation, il faut raconter la carrière d'Ali Lmrabet, né en 1959. Elle a commencé par le succès de ses études primaires à l'école de l'Alliance israélite de Tétouan où il a gagné sa francophonie au Nord espagnol du Maroc. Cela lui aura permis de faire des études supérieures jusqu'à son doctorat universitaire de lettres, à Paris IV en langue et civilisation espagnoles (1994). Avant ce brillant diplôme, il entre curieusement au ministère de la Santé dès 1990. Mais il réussit à se faire détacher au ministère des Affaires étrangères qui le recrute (en 1991) en qualité de secrétaire d'ambassade. Il fut affecté en Argentine (1992) où il devint, très vite, le numéro deux de l'ambassade du Royaume du Maroc. Cette ascension a libéré sa brutalité naturelle. Il perd son contrôle à l'égard d'une employée locale de son ambassade qu'il a cru pouvoir maltraiter. Cette première faute, lui sera fatale. Il fut renvoyé (en 1993), pour raisons disciplinaires, par son ambassadeur au siège du ministère à Rabat : c'est le premier échec fondamental, après lequel il manifestera, sans cesse, son instabilité caractérielle. Il l'exprimera par une douleur – justifiant une agressivité contre tous – qui sera à la base de son dérèglement à l'égard des autres et qui l'amènera, en final, à «s'installer dans la mort», selon le verdict de son noble défenseur. L'échec dans sa carrière diplomatique – d'où il a été exclu, il faut le rappeler, définitivement – l'oblige à démissionner du ministère. Il arrive à se faire recruter, grâce à sa formation universitaire, par l'hebdomadaire la «Vie Economique» (1996-1997) d'où il est renvoyé, pour son deuxième échec du fait de son comportement déséquilibré à l'égard de ses collègues et son « insubordination». Qu'a-t-il fait exactement? Il s'est, tout simplement, comporté selon sa psychopathologie dans la fureur et la brutalité que provoque sa prétention à tout savoir, à tout juger et à, toujours, tout condamner : comme en Argentine d'où il fut renvoyé… Il passera quelques temps à l'hebdomadaire « La Gazette du Maroc» avant de bénéficier d'une nouvelle chance : un magazine politique « Le Journal », (1998) qui souhaitait porter les grandes idées de la presse moderne au Maroc, en développant des liens très étroits avec une certaine presse étrangère. Ali Lmrabet est nommé rédacteur en chef. Très vite encore, il se fâche avec son directeur-fondateur, Aboubakr Jamaï, qui ne supportera pas, longtemps, les excès de son rédacteur en chef. Il l'essaiera encore pour couvrir les activités du Parlement, mais dès fin 1999, il va à nouveau le révoquer pour sauver – peut-être – son journal qui n'évitera pas toutes les condamnations à des peines d'amendes importantes. Ali Lmrabet essaiera de placer cette révocation brutale – son troisième échec -, dans l'ambiance d'une opération politique. Il arrivera, une fois encore, à convaincre un parlementaire d'assurer le financement d'un nouveau magazine « Demain » (2000). Mais il en fera tellement, que le financier décidera de se retirer de l'aventure, sans tarder. Ali Lmrabet, après ce quatrième échec, semblera traverser une nouvelle période de difficulté. Soudain le ciel s'éclaircit, une autre aide lui est fournie confidentiellement et, en partie, anonyme… Sans tarder, cette aide est traduite par l'accord de Ecoprint d'imprimer l'hebdomadaire « Demain », grâce probablement au soutien financier du dirigeant de Sapress. Mohamed Berrada reconnaîtra, ici et là, qu'il assurait un salaire mensuel de 25.000 dhs à Ali Lambrabet et qu'il garantissait l'impression du journal, et autres frais généraux, sur la base forfaitaire de la distribution d'un nombre d'exemplaires, fixé à l'avance, chaque semaine. Ceci confirmera un avantage financier rare dans la presse en création au Maroc. D'où de nombreuses questions : Qui étaient en réalité derrière cette combinaison financière et commerciale assez rare ? Peut-être ceux qui voudraient, un jour, profiter de la situation dramatique dans laquelle la psychopathie de combat, de violence et d'agressivité, acculera Ali Lmrabet? En effet, devenu libre et indépendant, Ali Lmrabet entreprendra un combat tous azimuts contre le « pouvoir » du Maroc, qui a interrompu sa carrière diplomatique au départ. Tous les politiciens, financiers, bourgeois marocains, seront calomniés et insultés à tour de rôle. Une attaque concentrée sur le « Juif », conseiller du Roi ou sur ceux qui oseraient apparaître, dans la société marocaine, différents des résidents anonymes dans leur « mellah national » : en parlant d'argent, toujours de l'argent… Bien plus grave, en vérité, il met apparemment à la disposition d'amis « islamistes » ses journaux, un en français «Demain» et un en arabe «Doumane» en niant dès janvier 2003, l'existence de la secte islamiste criminelle « Salafia Al Jihadia ». Puis, à partir du mois d'avril, après l'arrestation des membres d'Al Qaïda et de dirigeants de la «Salafia Al Jihadia», en déclarant rejeter avec dédain leurs «arrestations au profit des Américains». Enfin après l'horreur des attenats-suicide attribués, preuves à l'appui, à 15 kamikazes formés par la « Salafia Al Jihadia », en rejetant la responsabilité de ce drame national sur les seuls services sécuritaires qui « n'ont pas su arrêter le développement des sectes islamistes». Ces sectes qui, soudain, existaient pour avoir commandé les attentats-suicide à Casablanca, en demeurant, cependant, irresponsables!.. Tout cela démontre que le pauvre Ali Lmrabet, correspondant des « Reporters sans frontières », était manipulé par les mêmes ennemis du régime monarchique marocain. Il condamnait, sans cesse, les Juifs qui se permettaient d'apparaître influents et des hommes politiques ou des responsables sécuritaires nationaux sans retenir le danger des sectes islamistes liées à Al Qaida. Ali Lmrabet, dans sa négation maladive voulait rejeter ou, au moins, minimiser tous ces «risques», même après des attentats-suicides devant mettre en péril les sociétés civiles et religieuses marocaines : avec 44 morts et 100 blessés sur un des cinq objectifs, les quatre autres concernant les «Juifs»… On essaiera de comprendre pourquoi, dès le 6 juin (alors que la Cour d'appel de Rabat ne devait se prononcer que le 17 juin 2003), Ali Lmrabet déclarait sa grève de la faim, prenant pour cause le refus d'« Ecoprint » de continuer à imprimer ses hebdomadaires. Il ne prononcera aucune demande claire pour assurer l'impression de ses journaux, - qui n'était pas encore interdite -, par un autre imprimeur. Il sera, pourtant confirmé que le quotidien «L'Indépendant» a proposé d'en assurer l'impression et la Sapress d'en poursuivre la diffusion. En réalité, il s'agirait – probablement – du point de départ d'une opération politique et médiatique d'une portée internationale démarrée avec les Espagnols et reprise par les Français : des éditoriaux sollicités, des conférences de presse transformées en manifestations ou des interventions de hautes personnalités. L'opération a été une réussite, la condamnation par la Cour d'appel le 17 juin dernier, à 3 ans de prison de Ali Lamrabet, permettra des interventions auprès des groupes de journalistes espagnols et français ou des responsables politiques. Et toujours, à la base, le rejet de la condamnation à la prison et les risques de santé de la grève de la faim… Tout cela pour un journalisme excessif qui aurait été également, en France, condamné à la prison (6 mois, seulement, il est vrai…). Au 50ème jour de cette grève de la faim, la vie d'Ali Lamrabet est, enfin, préservée, grâce à des interventions nouvelles. Auparavant, le Président de la République française et son Premier ministre avaient agi ouvertement auprès d'un Premier ministre marocain «sage et modéré», en faveur de sa libération. Puis le président de l'Assemblée nationale détachera à Rabat des émissaires pour obtenir l'envoi en France – dont il a eu la nationalité par son premier mariage – d'un Ali Lamrabet qui refusera ce départ. Il est évident, que l'opération Ali Lmrabet apparaît assez démesurée pour démontrer que tous les intervenants, directs et indirects, avaient, parfois, des arrières-pensées à l'égard du Maroc. Pour revenir à la réalité, il faut rappeler que Ali Lmrabet de son côté aura été marqué profondément par son échec définitif dans sa carrière diplomatique. Il a, depuis, vécu dans une «douleur dont il a voulu se libérer», en faisant, sans cesse, mal aux autres et, en particulier, à ceux qui pouvaient se dire ou se prétendre supérieurs à lui… C'est pourquoi, il s'est fait des ennemis et des adversaires à tous les niveaux de la société marocaine et auprès de chacun de ses employeurs, avant de devenir libre dans son combat, dans ses excès. Ces mêmes abus qui en feront le jouet idéal des manipulateurs locaux ou étrangers, qui se sont laissés découvrir précisément par l'outrance de leurs interventions lorsqu'il tomba «psychologiquement ». Aujourd'hui, certains prétendent que ses « manipulateurs », savaient ses faiblesses de psychopathe, conséquence de la profondeur de son échec principal. Un déséquilibre qui a été aggravé par ses échecs professionnels successifs. Certains vont jusqu'à dire: «qu'il soit libéré ou qu'il exécute sa peine, Ali Lmrabet a échoué dans la diplomatie et dans la presse. Il ne représente plus aucun risque pour son pays».