Une catastrophe peut toujours arriver. Les pertes humaines et les dégâts matériels peuvent être considérables. Nul n'est à l'abri d'une telle fatalité. Ce qu'a connu le Maroc pendant les quatre jours d'intempéries de la semaine dernière, en plus de l'incendie de la raffinerie la SAMIR, peut être compréhensible. Une catastrophe peut toujours arriver. Les pertes humaines et les dégâts matériels peuvent être considérables. Nul n'est à l'abri d'une telle fatalité. Ce qu'a connu le Maroc pendant les quatre jours d'intempéries de la semaine dernière, en plus de l'incendie de la raffinerie la SAMIR, peut être compréhensible. A fortiori dans un pays comme le Maroc dont la fragilité des infrastructures explique le lourd bilan : 63 morts selon les chiffres officiels et des milliards de dirhams de dégâts matériels. Par contre, ce qui n'est ni compréhensible, ni acceptable, c'est le manque de communication dès qu'il s'agit d'une catastrophe de ce genre. Heureusement que la sortie médiatique des cinq membres du gouvernement, vendredi dernier, a permis de clarifier certaines choses, de donner une version officielle de ce qui s'est passé, des chiffres aussi et des mesures qui seront prises à l'avenir. Certes, cette sortie, à caractère de bilan, peut paraître tardive, mais elle inaugure une nouvelle façon de faire et de communiquer en direction de l'opinion publique, via les médias. D'autant plus qu'elle est intervenue quelques heures seulement après le vote de la déclaration gouvernementale, donc le début de prise effective du travail du Cabinet Jettou. Un de ces signes symboliques de changement très attendus. Parce que justement, c'est en temps de crise que le citoyen a le plus besoin d'être informé de façon continue et de manière officielle. Et là, la communication n'est pas seulement une question de bilan et de constat. C'est surtout une affaire de prévention visant à limiter les dommages. Dans ce registre, comment le Marocain peut-il savoir s'il y aura pénurie ou non de carburant si aucun responsable ne l'informe ? comment peut-on éviter les spéculations et faire face aux rumeurs les plus folles et les plus mal intentionnées si les sources officielles gardent le silence? La règle est pourtant simple : on communique pour sensibiliser la population, pour la responsabiliser et, le cas échéant, la mobiliser. Les vertus de la communication en temps de crise, de catastrophe, est de permettre de sécuriser la population qui se rend compte de la présence et de la mobilisation des gouvernants et des responsables. Une population qui ne se sent plus livrée à elle même, comme ce fut le cas ces derniers jours, dans les nombreuses régions inondées. La communication même pour dire le bilan le plus lourd reste de loin préférable au silence et à la passivité. Dans ce sens et mettant à profit ce qui se passe dans d'autres pays, il est urgent de mener une réflexion, profonde et systématique, sur les moyens et la méthodologie visant à faire de l'information et de la communication, non pas un accessoire optionnel à adjoindre aléatoirement à telle ou telle opération, mais un véritable outil de formation et d'action qui permet de ménager des vies humaines et de préserver des équipements et des infrastructures. Ceci, suppose, bien sûr, une certaine sérénité et une conscience tranquille de la part de l'ensemble des opérateurs, qui ne considèreront plus l'information comme une menace ou un facteur de parasitage.