Pour relancer le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication, c'est à la mise en place des initiatives idoines qu'il faut s'atteler, réclament les professionnels. L'intérêt manifesté par M. Talbi est bien accueilli pourvu qu'il soit accompagné d'actions concrètes. Très attendue, la première sortie médiatique de Rachid Talbi El Alami, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Télécommunications n'a pas tardé à ranimer le débat au milieu des professionnels des Nouvelles technologies de l'information et de la communication. C'est à eux qu'elle était essentiellement dédiée. Mais, quoi que témoignant de l'intérêt accordé par ce département au secteur, les professionnels n'y ont vu qu'un énième projet de politique de développement, similaire dans le fond aux stratégies énoncées précédemment par l'ancien gouvernement. C'est à des actions pratiques que ces opérateurs s'attendent avec comme première action leur implication réelle dans l'élaboration d'un mémorandum relatant l'ensemble des démarches à mener au profit de ce secteur. Certes, comme il a été clairement dit dans un rapport élaboré par le comité de suivi des technologies de l'information, le Maroc ne peut pas prétendre substituer les technologies de l'information à d'autres secteurs industriels phares tels que la transformation des phosphates ou d'autres secteurs exportateurs par l'instauration d'une filière électronique puissante et le développement de compétences de pointe dans tous les domaines liés aux technologies de l'information. Cependant, le Maroc doit se doter d'un noyau d'entreprises, opérant de manière efficace dans le secteur des nouvelles technologies, et construit autour des entreprises déjà existantes et des compétences locales. L'objectif à terme est de diversifier la production et accroître progressivement la part les industries du savoir, particulièrement l'industrie du contenu dans la richesse nationale. Le Maroc doit être également à même de se positionner en tant que pôle de compétence sur la chaîne de production des technologies de l'information au niveau international. L'ensemble de ces objectifs pourraient être traduits dans la pratique, en se fixant des taux de croissance moyens, annuels et progressifs à atteindre pour ce secteur, de manière à engendrer, à terme, directement ou indirectement, une croissance significative au niveau national, grâce à l'industrie des technologies de l'information. C'est en effet sur une réelle volonté de développement et non seulement sur de bonnes intentions que le Maroc doit baser sa stratégie concernant les technologies de l'information. Le comité de suivi des NTIC la résume en un objectif et une question. Ainsi, l'objectif dont il est question consiste à cibler que 3% de croissance du PIB soit induite par l'industrie des technologies de l'information pour aider à l'objectif global de 7 à 8% de croissance espérés par les conjoncturistes pour les 15 prochaines années. Un objectif d'autant plus important que l'Agriculture ne peut assurer une contribution notable à la croissance nationale. Préalablement à toute action, il demeure essentiel de déterminer le ou les créneaux sur lesquels le Maroc devrait se positionner pour devenir leader en la matière. Cette spécialisation devra être basée sur les compétences distinctives du pays et sur ses atouts particuliers. De ce fait, il importe de cibler ces créneaux et de mettre en œuvre les conditions favorables à leur développement. Les projets phares de la stratégie en cours concernent d'abord «la mise en place d'un cadre favorable à l'investissement dans les NTIC, la protection de la propriété intellectuelle par l'instauration d'un arsenal juridique adapté, la promotion de la sous-traitance en NTIC, l'encouragement des exportations des NTIC par la mise en place d'une politique appropriée et le développement d'incubateurs et de parcs technologiques», tel qui énuméré par M. Talbi. Le commerce électronique n'est pas omis. Il est prévu qu'il connaisse un développement important dans les années à venir. Ceci étant, le ministre en charge du dossier reconnaît que son évolution reste tributaire de plusieurs facteurs. Sont à citer, l'infrastructure technologique et de télécommunications, le savoir-faire, le cadre financier et la sécurité des transactions, dont le paiement électronique, la réglementation appropriée et la coordination nationale entre les acteurs pour créer et orienter la synergie nationale. Une grande part de responsabilité incombe à l'Administration qui peut à elle seule créer une demande intérieure susceptible de faire démarrer de nouvelles entreprises marocaines dans le domaine des téléservices et du développement du logiciel et d'aider au développement d'autres déjà existantes.