Le sort final du partenariat entre la BMCE Bank et la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne Françaises (CNCE) est, certes, loin d'être connu. Othman Benjelloun revient néanmoins sur les conditions de conclusion d'un éventuel accord. On le sait depuis quelque temps déjà. Le Comité des Etablissements de Crédits (CEC) a émis son avis conforme au sujet du projet de participation de 20% de la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne Françaises (CNCE) dans la banque marocaine BMCE Bank. Il est défavorable à une éventuelle cession de parts de la banque à l'éventuel partenaire français. Un refus que certains n'ont pas tari de suppositions pour l'expliquer, critiquant au passage la gestion des provisions de la banque. La vérité est tout simplement ailleurs. D'abord, celle liée à l'intérêt affiché par la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne Françaises. «La CNCE devait en effet se substituer dans le tour de table de notre banque à Commerzbank, la banque allemande qui s'est trouvée dans l'obligation de se désengager de ses participations à l'étranger, et ce, en raison de graves difficultés financières internes», a précisé Othman Benjelloun. Pour le président de la BMCE Bank, le projet de partenariat avec la CNCE poursuivait également d'autres motivations. Des motivations qu'il a qualifiées de nobles et qui s'inscrivent dans la droite ligne des priorités stratégique du groupe. Elle visait à « la mise en commun des acquis pour promouvoir la bancarisation dans notre pays, qui demeure confinée à des niveaux très en deçà des potentialités réelles, accompagner le tissu économique dans le processus inéluctable de mise à niveau, soutenir plus efficacement les grands groupes nationaux dans leurs projets de développement et d'expansion et, enfin, concourir de manière significative au financement des grands projets d'infrastructure au Maroc», a indiqué le président de la BMCE Bank. L'élément fondateur principal de ce partenariat était donc la complémentarité. Une condition sine qua non mais dont la présence est bien réelle aux yeux de M. Benjelloun. «Si j'ai pensé à ce partenariat, c'est que mon groupe y trouvait une réelle valeur ajoutée en termes de complémentarité commerciale et professionnelle…», a-t-il assuré. Des leçons sont prises et il ne manque que de les retenir : tout candidat qui apporte une stratégie profitable à l'économie nationale est le bienvenu. Un impératif que la BMCE Bank s'est imposé et à défaut duquel aucun mariage ne sera possible. Clair sur ce point, M. Benjelloun affirme : «Si aucune de ces opportunités n'était retenue ou mise en œuvre, notre groupe poursuivra sa marche en toute sérénité en mobilisant les ressources dont il dispose qui lui permettront de construire par ses moyens propres, sa croissance et son développement». Eloquente, cette explication l'est belle et bien. Elle renseigne aussi sur la lucidité qui anime le fonctionnement de la BMCE Bank que sur le nationalisme de ses hommes.