Elle est l'une des entreprises publiques les plus discrètes et qui cultive le mystère quant à son fonctionnement, ses recettes et son administration. Cette discrétion, la Marocaine des Jeux et des Sports (MJS) en fait une règle, voire une religion. Elle est l'une des entreprises publiques les plus discrètes et qui cultive le mystère quant à son fonctionnement, ses recettes et son administration. Cette discrétion, la Marocaine des Jeux et des Sports (MJS) en fait une règle, voire une religion. Hormis les quelques spots publicitaires de promotion de ses produits, la société reste très réservée et n'ouvre presque jamais ses portes aux médias. Même ses adeptes les plus fidèles ne connaissent généralement d'elle que ses produits. Ils n'en entendent parler que lorsqu'ils arrivent à décrocher le gros lot. C'est à ce moment qu'ils découvrent son existence, car c'est au siège de la MJS qu'ils devront se rendre pour toucher leur prime. Les petits gagnants, eux, ils restent dans leur ignorance puisqu'ils n'ont affaire qu'à leur distributeur habituel. Ses produits sont variés. Ils couvrent tous les paris portant sur les compétitions sportives organisées tant au Maroc qu'à l'étranger dont elle a l'exclusivité, et ce à l'exception des courses de chevaux et de lévriers. Elle exploite aussi tous les jeux dits de loterie instantanée. De Toto Foot, concours sur les pronostics des résultats des championnats de football nationaux et étrangers, au "Kenz" (trésor) où un simple grattage pourrait vous rendre riche, les produits sont multiples, mais les adeptes se ressemblent. Ils ont tous envie de toucher le jackpot. Certains finissent par y arriver. La plupart n'y parviendront jamais. Mais, la passion du jeu les animera toujours à continuer de tenter leur chance. Mais, entre tous, ils contribuent à assurer à la MJS la meilleure croissance du chiffre d'affaires dont peut rêver une entreprise. En effet, la MJS est passée, en dix ans seulement, de 40 millions de DH à plus de 274 millions DH. Une croissance-record qui n'a certainement pas d'égale dans l'économie nationale. Toutefois, même si le résultat annuel financier affiche une si bonne santé, l'objectif initial qui a été avancé, en 1987, date de la création du Fonds national du Développement du Sport (FNDS) n'a pas été atteint. La situation du sport national reste très précaire. D'ailleurs, les quelque 200 millions de DH que la MJS a débloqués en faveur de ce fonds, entre 1995 et 2002, sont passés inaperçus. Un montant dont on ignore l'usage qui en a été fait et la destination précise ainsi que les critères qui ont été retenus pour sa distribution aux différentes disciplines sportives nationales. Et si le principal critère de jugement de la réussite d'une entreprise demeure celui du degré de réalisation de ses objectifs, le travail fait par la MJS demeure très controversé. D'un côté, elle a réussi à multiplier par dix son chiffre d'affaires, ce qui est indéniablement un exploit, alors que sur le volet du développement du sport au Maroc, qui est une mission noble qui aurait dû bénéficier de toute l'attention de ses dirigeants, malheureusement, rien de concret n'a été réalisé pour le moment.