«Le FMI m'a demandé de commencer cette convertibilité, mais j'ai préféré ne pas le faire en 2017», précise M. Jouahri qui estime que cette démarche est un levier pouvant appuyer les réformes. «Nous avons bataillé pour mettre la mobilité bancaire en place puisque les banques étaient réticentes à cet égard. En tout cas, c'est le début !». Ainsi répond, mardi à Rabat, le wali de Bank Al-Maghrib à propos de la mobilité bancaire entrée en vigueur en janvier dernier et semblant être timidement mise en œuvre par les banques. «Nous avons mis en place des cellules pour répondre à la clientèle», enchaîne Abdellatif Jouahri, lors de la conférence de presse tenue après le conseil de la banque centrale, en rappelant qu'un contrôle englobera également les réclamations de la clientèle et les incidents de clôture des comptes. «Ce sont des choses auxquelles nous allons revenir. Nous allons poursuivre le travail dans ce sens et nous sommes vigilants», martèle le wali de BAM en s'exprimant, par l'occasion, sur plusieurs sujets dont les banques participatives. Autorisation pour une banque et un guichet A propos du lancement effectif des banques participatives, M. Jouahri avance que celui-ci dépend de ces banques qui ont obtenu l'agrément. «Lorsque nous recevons les documents de ces banques, nous communiquons une décision au SGG pour publier l'agrément au BO. Pour l'heure, nous avons soumis l'autorisation de la banque CIH et du guichet BMCI», détaille-t-il en rappelant que d'autres points sont toujours en cours de traitement à l'instar de «takaful, sukuk et contrats entre clients et banques». Ceci étant, la rencontre avec la presse est également l'occasion pour M. Jouahri d'évoquer la loi portant statut de BAM dont la refonte est, selon lui, toujours «en cours d'approbation par le SGG». Passage d'un coût stable à financier A propos de la libéralisation du cours de change du dirham, il s'agit, selon le gouverneur de la banque centrale, «d'un passage, et non libéralisation, d'un coût stable à financier». Dans ce sens, M. Jouahri évoque la volatilité de la sphère financière susceptible de donner lieu à un choc, voire une guerre de monnaies de par le monde. Cette démarche de convertibilité, pensée, selon lui, depuis 2010, trouve son fondement, entre autres dans l'ouverture du Maroc et la diversification de ses partenaires. «Le FMI m'a demandé de commencer cette convertibilité, mais j'ai préféré ne pas le faire en 2017», précise M. Jouahri qui estime que cette démarche est un levier pouvant appuyer les réformes. «Nous avons attendu qu'il y ait des réformes et prérequis macroéconomiques sur lesquels il faut veiller», enchaîne-t-il en faisant également allusion à la sécurité qui règne au Maroc. Et ce n'est pas tout ! «Nous sommes en train de finaliser une charte de communication sur le régime de change», annonce le wali de BAM. Une nouvelle approche des délais de paiement Dans ce sens, la banque centrale a, selon son gouverneur, mené une action. «Il est nécessaire de reprendre le problème dans sa globalité», estime-t-il en livrant un constat. «La situation des délais de paiement s'aggrave. Il faut prévoir une nouvelle méthodologie d'approche à cet égard», poursuit M. Jouahri. BAM se lance dans le live Pour rappel, la conférence donnée par le wali de la banque centrale est, pour la première fois, enregistrée en live. Elle est disponible sur le compte officiel de BAM sur le réseau social Twitter. Une bonne idée !