La situation au 2ème trimestre 2016 a été marquée par une perte nette d'emplois de 26.000 postes recouvrant une baisse de 175.000 emplois dans le secteur agricole et des hausses de 70.000 postes dans les services, de 41.000 postes dans le BTP et de 38.000 postes dans l'industrie y compris l'artisanat. «Les banques se dirigent vers les TPME et c'est tant mieux !». Ainsi explique à ALM Abdellatif Jouahri, mardi à Rabat, la démarche entreprise par les banques et les sociétés de crédit ayant mis en place des offres préalables de crédit (OPC) en application de la loi relative à la protection du consommateur. «Mais tout cela doit être accompagné d'un certain nombre de mesures», enchaîne le wali de Bank Al-Maghrib en rappelant l'exigence du statut d'auto-entrepreneur. «Jusqu'à fin mai, il y a déjà eu 50.000 auto-entrepreneurs», précise-t-il en s'exprimant sur les avantages d'une telle démarche ayant un double avantage à ses yeux. «C'est une lutte contre l'informel et un élément important en ce qui concerne l'emploi des jeunes», poursuit M. Jouahri qui indique être heureux de pousser les banques vers les TPME et le statut auto-entrepreneur. Quant à la loi sur la protection du consommateur, elle est, selon lui, liée à «l'inclusion financière». «Il y a aussi des points de repère au niveau international qui font que la loi marocaine doit être conforme aux standards internationaux», ajoute dans ce sens M. Jouahri qui s'exprimait lors d'un point de presse ayant suivi le conseil de la banque centrale. Une occasion pour aborder d'autres questions et chiffres. Données chiffrées A propos du taux directeur (2,25%), le wali de Bank Al-Maghrib s'est félicité de l'impact des décisions de la politique monétaire et de la baisse dudit taux sur les taux débiteurs destinés à la clientèle. En détail, la baisse du taux directeur en mars s'est répercutée sur le taux débiteur avec une nouvelle diminution du taux pondéré de 31 points de base à 5,24%. Favorisées par la concurrence dans le secteur bancaire, les réductions du taux directeur depuis le troisième trimestre 2014, de 75 points de base, se sont traduites par une baisse du taux débiteur global de 79 points de base. Tendances des prix du pétrole Dans ce sens, M. Jouahri rappelle que les prévisions de la banque centrale sont établies sur la base de «stress-tests». «Pour le moment, les organisations internationales estiment que le pétrole restera encore au-delà de 2018 inférieur à 50 dollars parce que l'offre est plus importante que la demande», précise-t-il. Et d'enchaîner: «de par nos calculs, on a l'impression qu'on ne répercute pas totalement la baisse à la pompe». Un régime de change plus souple «Nous avons reporté au deuxième semestre de 2017 le lancement du début de la mise en œuvre du système de flexibilité des taux de change», précise par l'occasion M. Jouahri en rappelant qu'une campagne d'explication et de communication sera menée à ce propos. Quant au taux de change effectif nominal, il s'est déprécié en glissement trimestriel de 0,61% au 2ème trimestre reflétant une baisse de la valeur de la monnaie nationale face à l'euro. Ainsi, le taux de change effectif réel est ressorti en dépréciation de 0,78%. Les pertes sur le marché d'emploi Selon BAM, la situation au 2ème trimestre 2016 a été marquée par une perte nette d'emplois de 26.000 postes recouvrant une baisse de 175.000 emplois dans le secteur agricole et des hausses de 70.000 postes dans les services, de 41.000 postes dans le BTP et de 38.000 postes dans l'industrie y compris l'artisanat. Aussi une poursuite de la baisse du taux d'activités de 0,8 point de pourcentage à 47,2%. Une légère baisse, en conséquence, du taux de chômage de 0,1 point de pourcentage à 8,6% avec toutefois une poursuite de l'augmentation du chômage des jeunes citadins de 15 à 24 ans passant de 38,6 à 38,8%. Des banques participatives «Même les grandes banques marocaines sollicitent celles participatives», explicite le wali de la banque centrale pour couper l'herbe sous le pied aucuns qui estiment qu'un lobby serait susceptible de bloquer la création de ces banques participatives. Encore faut-il avoir les moyens pour travailler dans ce sens. «Il faut avoir des titres participatifs pour que ces banques puissent avoir de la liquidité. Nous travaillons de concert avec le ministère des finances pour que le Trésor établisse le crédit relatif aux titres», détaille M. Jouahri qui rappelle que le nombre d'agréments accordés est pour l'heure de 5. Ces produits participatifs sont actuellement déposés chez un comité spécial relevant du Conseil des ouléma qui doit prendre son temps pour examen. Dans l'ensemble, 8 agréments sont susceptibles d'être accordés dont des banques marocaines ayant participé avec d'autres. Selon l'intervenant, la question des guichets et des dépôts d'investissement est, pour l'instant, en règle. Par contre, un travail est censé être également mené sur les impôts.