Saâd Eddine El Othmani doit entamer les négociations pour la formation d'un gouvernement avec les partis politiques Saâd Eddine El Othmani, chef de gouvernement désigné, vient de boucler un premier round de consultations avec les partis politiques. Tour à tour, El Othmani a rencontré les dirigeants de l'Istiqlal (PI), du Rassemblement national des indépendants (RNI) et de l'Union constitutionnelle (UC), de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), du Mouvement populaire (MP), du Parti authenticité et modernité (PAM) et enfin ceux du Parti du progrès et du socialisme (PPS). Toutes les formations politiques consultées ont manifesté un intérêt pour rejoindre la future majorité gouvernementale à l'exception du PAM. Celui-ci qui fut représenté par Ilyas Omari, secrétaire général, et Fatima Zahra Mansouri, présidente de son conseil national, garde sa position inchangée. C'est en substance la déclaration de Omari devant les médias à l'issue de sa rencontre avec le chef de gouvernement désigné au siège du PJD. Le parti a d'ailleurs publié une deuxième fois sur son portail un communiqué de son bureau politique datant du 8 octobre 2016, soit au lendemain des élections législatives. Dans ce communiqué, la direction du PAM rejetait toute alliance sauf avec les partis qui partagent le même référentiel. Une façon diplomatique de refuser toute participation dans un gouvernement conduit par le parti de la lampe. Il faut dire cependant que le premier round des consultations fut tout juste une première prise de contact. Les choses sérieuses vont ainsi commencer dans les prochains jours. Saâd Eddine El Othmani doit se réunir avec le secrétariat général du PJD ce jeudi pour faire le point sur les premières rencontres et définir la liste des partis politiques conviés à prendre part à la prochaine majorité gouvernementale. Le chef de gouvernement devra étaler devant ses futurs alliés sa vision pour le prochain gouvernement et sa composition. La réunion du secrétariat général du parti de la lampe sera cruciale. Elle devra surtout donner une première idée sur la manière avec laquelle le PJD compte gérer cette situation. Alors que Abdel-Ilah Benkiran avait été délégué par les instances de son parti à négocier seul avec les autres partis, son successeur Saâd Eddine El Othmani devra rendre des comptes au secrétariat général du parti. Les observateurs y ont vu une manière pour la direction du parti de limiter la marge de manœuvre du nouveau chef de gouvernement. C'est la raison pour laquelle les résultats de la réunion de la direction du PJD prévue ce jeudi seront déterminants pour la suite des négociations à commencer par le traitement qui sera accordé à la demande du PI de prendre part au prochain gouvernement. Alors que le PI avait été écarté des calculettes de l'ancien chef de gouvernement, la délégation istiqlalienne qui a rencontré El Othmani a voulu tenter sa chance une deuxième fois. Le secrétariat général du PJD devra trancher. Ce dernier devra également prendre une décision concernant l'USFP. Alors que Benkiran avait maintenu son veto contre le parti de la rose jusqu'à la dernière minute, le choix du nouveau chef de gouvernement sera très attendu. A noter par ailleurs que le premier round des consultations s'est limité aux partis politiques disposant de plus de 10 parlementaires. Ainsi, des formations comme le Parti socialiste unifié (PSU) et le Mouvement démocratique et social (MDS) n'ont pas été conviées alors qu'elles avaient été invitées en octobre dernier. Si la direction du MDS avait répondu favorablement à l'invitation de l'ancien chef de gouvernement désigné, la secrétaire général du PSU avait décliné son invitation.