Le chef de gouvernement désigné présente sa feuille de route avant de rencontrer les partis représentés au Parlement à commencer par le PAM Saad Eddine El Othmani veut passer à la vitesse supérieure. Le chef de gouvernement désigné va présenter aujourd'hui au siège du Parti de la justice et du développement (PJD) la feuille de route des consultations avec les partis politiques en vue de la formation de la nouvelle majorité gouvernementale. Quelques jours après sa nomination, le président du conseil national du parti de la lampe et ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération a déjà donné quelques détails sur sa méthode complètement différente de son prédécesseur et chef de gouvernement sortant, Abdelilah Benkirane. El Othmani annonce ainsi qu'il va rencontrer la direction du Parti authenticité et modernité (PAM), deuxième force parlementaire à la Chambre des représentants avec 105 sièges. Ce qui a surpris plus d'un à commencer par le PJD lui-même puisque Benkirane avait toujours considéré tout contact avec le PAM comme une ligne rouge à ne pas franchir. Cette décision a suscité le débat au sein du parti de la lampe au point que Mohamed Yatim, membre du secrétariat général, a fait une déclaration pour clarifier les choses. «Il est encore tôt de parler d'une alliance sachant que le chef de gouvernement désigné s'apprête à mener un nouveau round de consultations et non pas des négociations afin d'écouter toutes les parties prenantes», a-t-il affirmé. Et de poursuivre : «Les consultations n'ont pas comme résultat automatique la participation de tel ou tel parti au prochain gouvernement mais elles devront permettre au chef de gouvernement désigné de connaître qui des formations politiques consultées est capable de prendre part à la prochaine majorité». Quoi qu'il en soit, les deux camps semblent pour le moment soucieux de détendre l'atmosphère. Dès la nomination d'El Othmani, le secrétaire général du PAM, Ilyas Omari, a pris l'initiative de féliciter le nouveau chef de gouvernement désigné. Dans une lettre portant sa signature, Omari lui a exprimé ses vœux de réussite dans la mission dont il a été investi et le souhait de le voir accélérer la formation de l'Exécutif afin d'éviter tout retard au coût élevé pour le pays. Il a même veillé à remercier son prédécesseur, Benkirane, pour ses efforts. Après avoir décidé de rejoindre l'opposition dès l'annonce de la victoire du parti de la lampe lors des dernières législatives, Omari a évité de couper les ponts expliquant que la position de son parti dépendra de l'attitude politique de M. El Othmani et que les organes décisionnels du parti prendront une décision à ce sujet. Mais tous les acteurs savent d'ores et déjà que le temps presse et que le pays ne peut plus se payer le luxe de passer cinq mois supplémentaires dans les consultations et les négociations. Benkirane avait, en effet, échoué à former une majorité gouvernementale alors qu'il avait démarré les rencontres avec les différents partis politiques en octobre 2016. Les prochains jours permettront d'y voir plus clair d'autant plus que le nouveau chef de gouvernement désigné devra rencontrer deux partis politiques qui ont attiré l'attention ces cinq derniers mois, à savoir l'Istiqlal et l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Qui accompagnera El Othmani dans les consultations Avant de remplacer Benkiran au poste de chef de gouvernement désigné, Saâd Eddine El Othmani accompagnait son prédécesseur lors de toutes les premières réunions de consultations avec les partis politiques. Aujourd'hui, la question se pose autour de l'identité du responsable pjdiste qui va accompagner El Othmani lors de ses réunions avec les chefs des partis politiques représentés au Parlement. Le nom de Mustapha Ramid, le ministre de la justice et des libertés dans le gouvernement sortant et membre du secrétariat général du PJD, circule déjà. Ce dernier a la confiance de tous les responsables au sein du parti de la lampe. Une chose est sûre en tout cas. Le secrétaire général du parti et chef de gouvernement sortant, Abdel-Ilah Benkiran, ne devrait pas s'afficher en première ligne avec le nouveau chef de gouvernement désigné. Il faut dire que les chefs de partis politiques viennent le plus souvent accompagner d'autres figures de leurs partis pour leur réunion avec le numéro un de l'Exécutif.