Le compte à rebours est enclenché. Après les premières tractations avec les partis politiques marquées par les déclarations d'intention, le nouveau chef de gouvernement désigné, Sâad-Eddine El Othmani, devra faire face à une épreuve difficile, celle des négociations. Le premier round des consultations mené par le nouveau chef de gouvernement désigné, Saâd-Eddine El Othmani, avec les partis politiques lui permettra de baliser le terrain et de connaître les nouvelles tendances au sein de chaque formation politique. Il ne s'agit pas d'une étape de prise de décisions, comme le souligne aux Inspirations ECO Lahcen Daoudi, membre du secrétariat général du parti de la lampe. El Othmani qui a entamé les consultations hier est appelé à accélérer la cadence pour pouvoir former la nouvelle coalition gouvernementale. C'est le parti de l'Istiqlal (PI) qui a ouvert le bal. Conformément à la décision du Conseil national du PI au lendemain de la crise qui a secoué de plein fouet cette formation après les propos de Hamid Chabat sur la Mauritanie, les héritiers d'Allal El Fassi ont mandaté trois de leurs dirigeants pour mener les consultations avec le chef de gouvernement désigné (Hamdi Ould Rchid, Mohamed Soussi et Bouamer Taghouane). Bien que l'ancien chef de gouvernement désigné l'ait écarté des négociations pour la formation du nouvel Exécutif, l'Istiqlal nourrit toujours l'espoir d'entrer au gouvernement. Mohamed Soussi l'a réitéré encore une fois, hier, devant la presse après sa rencontre avec El Othmani. Le parti de la balance maintient sa position de soutien à la majorité gouvernementale même dans le cas de sa non participation au prochain Exécutif. Que fera El Othmani ? Va-t-il encore une fois proposer cette option au Rassemblement national des indépendants et au Mouvement populaire ? Rappelons à cet égard que le RNI avait brandi son véto contre le PI lors des premières tractations avec Benkirane. Jusque-là, le suspens est maintenu. Le président du parti de la colombe, Aziz Akhannouch, a souligné à la presse la volonté de son parti d'entrer au gouvernement et de faciliter la mission d'El Othmani pour la formation d'un Exécutif «fort». La déclaration du chef de file des bleus à la presse ne permet pas de déceler clairement la position du RNI quant au principal point de discorde avec le PJD : l'USFP. D'ailleurs, Akhannouch n'a pas souhaité répondre à cette question posée par les journalistes. Ce qui est plutôt sûr, c'est l'alliance entre le RNI et l'Union constitutionnelle. Le président du RNI et le secrétaire général de l'UC ont d'ailleurs rencontré ensemble le nouveau chef de gouvernement désigné. «Nous avons un groupe parlementaire commun et un programme commun et nous sommes prêts à travailler avec El Othmani en tant que président de gouvernement», a souligné Akhannouch. Notons que lors des premières consultations avec Benkirane, le PJD était pour l'intégration de l'UC dans le gouvernement, mais dans le cadre des négociations des portefeuilles ministériels du Rassemblement national des indépendants. El Othmani devait rencontrer, hier après-midi, le secrétaire général du parti Authenticité et modernité, Ilyas El Omari. C'est un changement de taille dans les tractations. Cette initiative d'El Othmani va-t-elle permettre de donner un coup de fouet aux négociations pour la formation du gouvernement ? En tout cas, des deux côtés, on estime qu'il est encore prématuré de parler d'un rapprochement entre les deux partis. Certaines voix au sein du parti du tracteur ne sont pas défavorables à une éventuelle alliance avec le parti de la lampe alors que quelques ténors du PJD se sont montrés, jusque-là, catégoriques sur cette question en excluant pour le moment une quelconque alliance avec le PAM. Une rencontre avec le secrétaire général du Mouvement populaire, Mohand Laenser, a été aussi programmée hier après-midi. El Othmani doit recevoir ce matin le secrétaire général du parti du progrès et du socialisme Nabil Benabdellah ainsi que le premier secrétaire de l'USFP Driss Lachgar. Accompagné de Mustapha Ramid, Lahcen Daoudi et Mohamed Yatim lors des différentes réunions avec les dirigeants des partis politiques, El Othmani devra se concerter par la suite avec le secrétariat général du PJD pour entamer des pas concrets dans la formation du gouvernement.