Ils sont de nouveau dans la rue pour dénoncer «l'anarchie» que vit le secteur. Les officines de Casablanca sont en grève ce mardi. Le sit-in a lieu devant le siège du Syndicat des pharmaciens d'officine de la wilaya du Grand Casablanca, sis boulevard Modibo Keïta à 200 mètres de la clinique Dar Salam. Le syndicat avait annoncé que 1.200 pharmacies participeront à ce débrayage. A noter que les pharmacies seront fermées de 9h à 20h. Quant aux pharmacies de garde, celles-ci seront ouvertes de 20h à 9h du matin. Le syndicat se dit prêt à reconduire cette grève tant que les doléances des pharmaciens de Casablanca ne seront pas complètement satisfaites. «Si nos revendications ne sont pas prises en compte, nous allons prendre des mesures plus sévères, à savoir une grève de 48 heures avec fermeture des pharmacies de garde», indique Dr Oualid Amri, président du Syndicat des pharmaciens de la wilaya de Casablanca. Ce dernier signale également qu'«une grève nationale aura lieu juste après la formation du nouveau gouvernement». A travers cette grève à Casablanca, les pharmaciens veulent faire entendre leur voix et dénoncer l'anarchie qui règne dans la profession. Ce mouvement de protestation fait suite à plusieurs infractions commises dans la profession. A commencer par le non-respect des horaires d'ouverture et de fermeture des officines. Cette anarchie est flagrante à Casablanca où une vingtaine de pharmacies ne respectent pas les horaires édictés par l'Arrêté préfectoral en vigueur, conformément à la loi 17-04. Le syndicat rappelle que plusieurs sit-in ont déjà été organisés pour faire respecter les horaires et des sanctions ont été prononcées à l'encontre des pharmaciens qui sont pour la plupart passés en conseil de discipline. Le syndicat estime que les décisions du conseil de l'Ordre à l'encontre de ces personnes doivent être exécutées. Notons à ce sujet que la non publication des sanctions prononcées lors des sessions disciplinaires par les conseils ordinaux dans le Bulletin officiel (BO) avait conduit les conseillers de l'Ordre à tout arrêter jusqu'à la publication des sanctions. En outre, le syndicat déplore le non-respect du PPV par l'octroi de remises sur les médicaments. «Un pharmacien n'a pas le droit de vendre un médicament plus cher ou moins cher. Il doit respecter le PPV», rappelle M. Amri. En effet, certains pharmaciens n'hésitent pas à vendre leurs produits aux prix qu'ils souhaitent. Et par conséquent, le prix des médicaments varie d'une pharmacie à l'autre et les écarts peuvent être énormes. «Cette anarchie met en péril d'autres pharmacies plus petites, notamment celles des quartiers et qui se situent dans les petites rues. Certaines officines risquent la faillite à cause de cette situation», déplore le président du syndicat. Selon ce dernier, 200 à 300 pharmacies sont en situation de quasi-faillite à Casablanca. Au niveau national, la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc estime que 35% des pharmacies au Maroc sont en faillite.