L'Irak n'est que la première étape de l'objectif stratégique des etats-unis d'imposer leur hégémonie sur le monde et d'assujettir les pays arabes à l'entité sioniste. A moins d'un miracle, estiment mardi certains analystes et commentateurs arabes, la guerre des etats-unis contre l'irak semble désormais inéluctable, même si bagdad accepte les conditions drastiques posées par le conseil de sécurité de l'onu pour une reprise des inspections. "la résolution 1441 est un champ de mines. c'est une déclaration de guerre doublée d'une condamnation à mort. elle est truffée de conditions draconiennes et de provocations. elle génèrera immanquablement de nombreuses crises", juge abdel bari atwan, rédacteur en chef du journal al-qods al-arabi de londres. "la guerre est inéluctable. tous les chemins mènent à l'agression. c'est simplement une affaire de temps. la résolution a pratiquement donné carte blanche à washington pour occuper l'irak et y installer un régime fantoche", estime mohamed al-mesfer, professeur de sciences politiques à l'université du qatar. "l'irak n'est que la première étape de l'objectif stratégique des etats-unis d'imposer leur hégémonie sur le monde et d'assujettir les pays arabes à l'entité sioniste", affirme l'egyptien ashraf el-bayoumi, ancien directeur de l'équipe onusienne d'observation alimentaire en irak. "certes, l'amérique veut la guerre mais il n'est pas impossible de faire avorter son projet", ajoute m. bayoumi, président d'un comité égyptien de lutte contre l'impérialisme et le sionisme, en appelant "les partisans de la paix à refuser la fatalité de la guerre et à exprimer leur rejet de ce projet par des manifestations". son concitoyen mustapha bakri, rédacteur en chef du quotidien al-ousboua, estime que "la guerre est inéluctable" après la caution internationale accordée par le conseil de sécurité aux etats-unis. selon lui, "l'amérique ne vise pas seulement les prétendues armmes de destruction massive ou le changement du régime en irak, elle veut changer la carte géopolitique de la région, sous l'influence du lobby militaro-industriel". "la récente tournée du chef du commandement central américain tommy franks dans la région entre dans le cadre des préparatifs de la guerre dont la presse américaine vient de révéler le plan", souligne m. bakri. "mais cette guerre ne sera pas une promenade. l'amérique subira d'énormes pertes dans la guerre terrestre, ce qui pourrait provoquer une vive réaction en amérique et un soulèvement des masses arabes", selon lui. M. mohamed saïd idriss, du centre d'études stratégiques du journal égyptien al-ahram, juge qu'après les attentats du 11 septembre, "l'amérique se comporte comme une nation impériale". "la guerre contre l'irak n'est qu'un passage obligé, une nécessité pour imposer un nouvel ordre international légitimant la superpuissance et le leadership mondial des etats-unis", dit-il. "sur le plan régional, la guerre vise à réorganiser les régimes en place conformément à l'alliance stratégique entre washington et tel-aviv et à renforcer la mainmise de l'amérique sur les richesses de la région. une frappe contre l'irak ouvrira aussi la porte vers l'iran, la syrie et le liban", estime-t-il. selon lui, "la seule issue pour saddam hussein est d'être à la solde de l'amérique, d'établir des relations avec israël et d'accepter que l'irak soit la patrie de rechange des palestiniens... autant dire un miracle". Pour mohamed al-sabri, chercheur à l'université de sanaa, "des opérations terroristes d'envergure" pourraient entraver les plans américains. "les masses arabes sont exaspérées. une étincelle embrasera toute la région. l'irak pourra gagner du temps en tablant sur des opérations menées par al-qaïda ou des sympathisants de ce réseau", estime ce spécialiste des relations américano-yéménites.