Le gouvernement Jettou est pléthorique. C'est un constat. Mais au-delà de ce grief, se dessine une architecture qui se veut efficace. Retour sur certaines nouveautés. Des réglages, il y en a eu. Des départements expurgés aussi. D'autres ont tout simplement disparu… La vision de Driss Jettou peut être perçue sous cet angle-là. L'objectif avoué étant plus d'efficacité, poursuite des chantiers entamés et mise en œuvre de programmes ambitieux de mise à niveau économique et social. Pour ce faire, un ministère clé dans le gouvernement Youssoufi a retrouvé sa dimension originale, débarrassé des secteurs qui lui avaient été ajoutés. Il s'agit du ministère chargé des Affaires générales du gouvernement. Lors du remaniement du cabinet Youssoufi, Ahmed Lahlimi, véritable architecte du département, a hérité aussi de l'artisanat, des PME-PMI, de l'économie sociale…Au point que les affaires générales du gouvernement n'avaient plus droit au chapitre, tellement le portefeuille était chargé. Aujourd'hui, avec la nomination de Abderrazzak Moussadek ministre chargé des AGG, le département retrouve sa vocation première et M. Moussadek, homme de dossiers et d'efficacité, aura à mener sa barque non sans risques, étant donné l'importance du département, un point de liaison de tous les départements. Sachant que le gouvernement cherche une meilleure efficacité en matière économique, M. Moussadek semble être l'homme idoine pour un tel département. Il a aussi en charge les PME-PMI.Le ministère du Plan et de la Prévision économique a sauté, alors que celui de l'Economie et des Finances a été lui aussi dégrossi. Le tourisme est un ministère à part entière, dont le titulaire est Adil Douiri. Un istiqlalien technocrate ou plutôt un technocrate istiqlalien. Quant aux privatisations, on n'en parle pas dans cette configuration. Un ministère délégué auprès du Premier ministre est celui du logement et de l'urbanisme dont le titulaire est Taoufik Hjira. Istiqlalien certes, mais technocrate et connaisseur du dossier, il a assumé des fonctions de responsabilité à la tête de l'agence de lutte contre l'habitat insalubre (ANHI), cet oriental aura fort à faire pour démontrer qu'il a le profil qu'il faut pour un secteur à problèmes, et qu'il n'est pas uniquement le fils de … Le fait que ce n'est plus le département de Mohamed Elyazghi qui en garde la tutelle est significatif. Autre nouveauté, le département de l'eau n'est plus rattaché au ministère de l'Agriculture. Ce dernier département confié au Mouvement populaire, en la personne de son secrétaire général, Mohand Laenser, a à gérer l'agriculture et le développement rural. L'eau est passée dans l'escarcelle du ministère de l'aménagement du territoire. Ce qui semble être dans la logique des choses… S'il est vrai que les ministres sans appartenance politique ont vu leur nombre augmenter, il n'en demeure pas moins vrai que les pôles économique et social ont été renforcés par des compétences sures. Du renfort salutaire. Le reste, les politiciens s'en chargeront.