Les villes de Sebta et Melillia doivent être rétrocédées au Maroc «sans marchandage», souligne un ancien diplomate espagnol. Le gouvernement espagnol est appelé à ouvrir un dialogue avec son homologue marocain sur l'avenir de Sebta et Melillia afin d'aboutir à des solutions acceptables par les deux pays, sans "marchander sur la marocanité" des deux villes, a souligné Maximo Cajal, diplomate espagnol à la retraite et actuel conseiller en politique internationale du Parti socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE). L'Espagne devrait «relancer une réflexion conjointe avec Rabat sur cette question délicate», indique M. Cajal, ajoutant que cette réflexion « débouchera sur des solutions acceptables par les deux pays mais à condition qu'il n'y ait pas de marchandage de la part de l'Espagne ni sur les modalités ni sur les délais, quant à la définitive marocanité » des deux présides. L'ancien diplomate espagnol, qui a fait part de cette position dans son livre intitulé «Sebta, Melilla, Olivenza et Gibraltar : où finit l'Espagne» présenté par le quotidien espagnol «El Pais» dans son supplément du dimanche, estime qu'il est temps de « redresser une situation qui me paraît fondamentalement injuste, une situation coloniale qui est un affront pour le Maroc et un élément d'inquiétude et de mauvaise conscience nationale pour l'Espagne qui s'agite à chaque fois que la question est soulevée». Pour M. Cajal, la solution des deux présides occupées devra intervenir avant même celle de Gibraltar, dans le respect de l'intégrité territoriale du Maroc et « pour le bien des Espagnols afin de d'éviter les préjugés de crainte, de méfiance et de rancune historique contre le «moro». L'ancien diplomate espagnol qui dit avoir eu l'occasion d'exposer aux hautes autorités espagnoles ses points de vue à «huis clos» lorsqu'il était secrétaire général de politique extérieure à l'époque de Francisco Fernandez Ordoniez, alors chef de la diplomatie au gouvernement socialiste de Felipe Gonzalez, note qu'une solution claire du contentieux de Sebta et Melillia attribuera au gouvernement espagnol « une autorité morale » pour pouvoir réclamer, à son tour, au Royaume-Uni la rétrocession de Gibraltar. Il a précisé que le programme socialiste pour les élections de 2004 ne reprendra pas ses points de vue personnels sur Sebta et Mellilia, mais « parlera de la recomposition des relations avec le Maghreb à partir d'une vision globale ». M. Cajal a également qualifié l'incident de l'ilot de Toura/Leila d' « exemple espagnol de colonialisme et d'arrogance », estimant que l'Espagne n'a pas su comment négocier cette question dans un cadre adéquat.