«Nous, les quatre artistes choisis par la responsable de la galerie, avons quasiment la même gamme de couleurs terre, ocres. C'est le fruit du hasard». Si des artistes-peintres exposent dans un même espace, c'est parce qu'il y a certains points communs entre eux. C'est le cas de l'expo-ateliers intitulée «4 mains, une expérience» initiée par la galerie «Espace Expressions CDG» à Rabat. Cette exposition, qui se poursuit jusqu'au 10 mars, est marquée par un atelier auquel des jeunes artistes-peintres ont participé outre quatre vétérans. Rencontré jeudi dernier à la galerie à l'issue de cet atelier, l'artiste-peintre Bouchta El Hayani, dont les œuvres sont exposées dans cet espace, explique ces points communs. «Nous, les quatre artistes choisis par la responsable de la galerie, avons quasiment la même gamme de couleurs terre, ocres. C'est le fruit du hasard», indique à ALM Bouchta El Hayani qui estime que cette gamme commune est éventuellement due également à un «climat du ton». Le tout en détaillant sa propre gamme. «Auparavant ma palette faisait plutôt dans le noir avec un peu de couleurs brutes. Après quoi, ma gamme de couleurs a changé depuis un séjour à la cité des arts», détaille-t-il en rappelant que cette cité était à proximité d'une galerie qui exposait des œuvres africaines qui l'ont fasciné. «La gamme utilisée, qui était très simple, comprenait des couleurs terre avec une expression assez forte. C'est ainsi que ma palette a viré vers ces couleurs terre», poursuit Bouchta El Hayani dont les toiles sont meublées d'un personnage qui lui a été, selon ses propos, inspiré par la guerre du Golfe. «A l'époque, nous voyions, dans la télévision, de la guerre et les pateras de la mort tout le temps. Alors je me demandais si l'humain n'a pas vraiment perdu le sens de l'humain. Et depuis, je continue dans cette thématique», enchaîne l'artiste-peintre en s'expliquant sur la toile qu'il a conçue avec cinq jeunes artistes lors dudit atelier. Une œuvre arborant un personnage, cinq yeux et une expression en arabe signifiant «je te vois avec ces yeux». «C'est-à-dire que je vois mon œuvre, mon personnage alors que je travaillais face à cinq jeunes personnes qui regardaient ma pièce. Autrement dit, je voyais avec leurs yeux», enchaîne Bouchta El Hayani pour interpréter son œuvre en précisant avoir montré à ces futurs artistes la manière de dessiner le corps humain. Ces jeunes artistes avaient, tout comme les vétérans, la totale liberté lors de cet atelier. «Chacun a compris l'atelier à sa manière», explicite Bouchta El Hayani en évoquant l'artiste-peintre Hakim Ghazali, participant à l'exposition. Celui-ci, qui recourt aux textes de la presse écrite, se partage, selon El Hayani, le collage avec Mustapha Boujemaoui qui prend également part à l'exposition. «Le recours aux textes de la presse écrite peut être interprété par un dialogue avec la presse», estime El Hayani en précisant que Mustapha Boujemaoui fait dans ce que cet artiste-peintre, participant à l'exposition, appelle «le socioculturel». Ses œuvres sont d'ailleurs meublées de verres de thé qui rappellent le Maroc. Quant à Hassan Bourkia, participant à son tour à l'exposition, il fait dans la récupération. «Il a contribué lors de l'atelier à la toile portant également des empreintes d'enfants pour former un arbre», indique El Hayani à propos de l'œuvre de Bourkia.