Après les révélations par le Financial Times sur l'arrestation et l'extradition d'un des fils d'Oussama Ben Laden, Téhéran multiplie les contradictions et Washington se montre sceptique. Lundi c'était au tour du ministère iranien des Affaires étrangères de prendre la parole sur la nouvelle affaire Ben Laden révélée samedi par le journal britannique Financial Times. L'Iran a-t-il bel et bien au cours de ces derniers mois arrêté l'un des 23 fils du chef d'Al-Qaïda? Si oui, l'a-t-il extradé ? Et, dans ce cas, est-ce en Arabie Saoudite ou au Pakistan, deux destinations mentionnées par le quotidien ? La diplomatie iranienne s'est déclarée lundi incapable de confirmer ou d'infirmer ces informations… Alors que, la veille, le porte-parole du gouvernement de Téhéran les avait corroborées. Hamid Reza Assefi a seulement confirmé devant la presse qu'un groupe de « ressortissants étrangers » entrés clandestinement en Iran avait été renvoyé vers le Pakistan. Mais, a-t-il ajouté, « la République islamique d'Iran n'a pas les moyens de confirmer ou d'infirmer » qu'un fils d'Oussama Ben Laden se trouvait parmi eux. Moins de 24 heures plus tôt, Abdollah Ramezanzadeh avait confirmé que l'Iran avait arrêté voilà environ deux mois, un des fils de l'ennemi public numéro un, toujours recherché par les Américains et leurs alliés. Et le porte-parole de l'exécutif d'affirmer que Téhéran ignorait au moment de l'arrestation à qui elle avait affaire, renvoyant le fils Ben Laden au Pakistan avec les vingt autres détenus. Dimanche, des responsables américains s'étaient pour leur part déclarés sceptiques concernant cette arrestation. Personne à Washington n'a d'ailleurs souhaité s'exprimer publiquement sur cette affaire. Sous couvert d'anonymat, plusieurs experts ont simplement déclaré ne disposer d'aucun élément permettant de confirmer les faits. Un flou officiel qui ne manquera pas de susciter quelques interrogations…