Le Maroc est parmi les pays qui donnent une grande importance à l'enfance. Les activités observées par les instances concernées en témoignent largement. Cependant, les enfants continuent d'être exploités. Il est devenu du quotidien sinon de coutume de voir des enfants, garçons ou filles, se donner à des besognes plus grandes que leur âge que ce soit dans des ateliers, dans les maisons, dans les rues et les boulevards. Nécessité oblige disent les uns, l'école ne fait produire que des sans-métiers répliquent les autres. Alors vaut mieux apprendre un métier permettant de gagner da vie que rien. Et mille et mille manières de bafouer les droits de l'enfant à la protection, à l'éducation, à la scolarisation et au divertissement. Ni les journées de sensibilisation, ni les textes écrits n'ont pu arrêter l'exploitation de l'enfant dès son jeune âge. Reste maintenant de passer à l'action : Pénaliser. Un enfant né est un investissement dans la besogne artisanat, menuiserie, mécanique, four traditionnel, travail à domicile, vente de cigarettes en détail, cireurs et les rues grouillent de milliers d'enfants qui font les cafés et les bistros pour vous offrir leurs marchandises, cigarettes, mots croisés ou fléchés, cacahouètes ....on ne doit rentrer à la maison qu'une fois la journée gagnée « masrouf » chacun doit apporter de quoi contribuer à couvrir les dépenses quotidiennes . Younes, 13 ans, résidant à Bab Ftouh : « J'ai poursuivi mes études jusqu'à la 6ème année de l'enseignement fondamental comme ma sœur aînée, qui travaille comme une bonne maintenant en ville nouvelle et qui rapporte chaque fin de mois la coquette somme de 400 dirhams que mon père, qui ne fait d'ailleurs rien, empoche .J'ai dû arrêter mes études à ce niveau puisque mon père ne veut plus couvrir mes frais de scolarisation en me disant que je dois être productif comme ma sœur aînée que « dieu la garde ». Alors je suis là devant toi vendeur de cigarettes en détail, de mouchoirs jetables et de mots croisés. Je ne dois rentrer qu'une fois 20 ou 30 dirhams sont encaissés sinon je serai mal vu par mon père ». Et la mère ? Youness poursuit : « La pauvre, elle n'y peut rien, elle est soumise et tyrannisée. Elle n'a pas de mots à dire, elle doit de résigner si elle ne veut pas être répudiée .Mon père lui fait comprendre qu'il a eu des enfants pour le servir et non pour qu'il les serve .Mes quatre frères et sœurs cadets connaîtront sans doute le même sort .Mais je ferai de mon mieux pour les aider à continuer leurs études dont j'étais privé. J'ai honte maintenant quand je vois des enfants à mon age aller à l'école, profiter de leur enfance, une sorte de frustration de mélancolie me saisissent, mais je n'ai aucun pouvoir pour remédier à ma situation. Le pouvoir paternel est plus fort que mes capacités d'enfant ». • Lahcen Meddas Correspondance régionale