Avant même de débuter, les négociations entre le gouvernement ivoirien et les rebelles, prévues mercredi au Togo, ont reçu un premier coup dur mardi avec le refus annoncé par les mutins de déposer les armes. «Le Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) s'oppose au désarmement de ses combattants », c'est ce qu'ont indiqué mardi les rebelles à la veille de l'ouverture des négociations de paix organisées à Lomé par la CEDEAO. Lundi soir, le président ivoirien Laurent Gbagbo avait pourtant déclaré à la télévision nationale qu'il ne pourrait y avoir de pourparlers véritables sans désarmement préalable des insurgés. Condition qu'il avait déjà posée avant tout accord de cessez-le-feu. Ce dernier avait finalement été signé le 17 octobre, divisant de facto le pays en deux, le nord aux mains des rebelles, et le sud contrôlé par les FANCI. Selon le président ivoirien, l'unique mandat de la délégation ivoirienne envoyée au Togo doit être, à partir de mercredi, d'obtenir que les rebelles déposent les armes. «Il n'est pas question de nous désarmer », lui a donc répondu Guillaume Soro, secrétaire général du MPCI, au risque de compromettre toute sortie diplomatique de crise. Tout devait en fait dépendre de l'ordre du jour des discussions qui n'a toujours pas été fixé par les médiateurs de la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Les rebelles ont par ailleurs réclamé mardi des élections «dans les six mois à venir» comme condition pour déposer les armes, par le biais d'un site Internet. « Si la CEDEAO, la France, les Etats-Unis et l'Union européenne nous donnent la garantie ferme que des élections seront organisées dans les six mois à venir avec la participation de tous les candidats et de tous les ivoiriens, nous déposerons les armes », ont-ils indiqué dans leur document sur la « crise militaro-politique en Côte d'Ivoire ». Les rebelles y ont aussi réclamé la création d'une commission d'enquête pour élucider la mort de trois personnalités : le général Gueï et le ministre de l'Intérieur Boga Dudou, tués le 19 septembre à Abidjan, et l'ex-ministre Keïta tué le 2 août à Ouagadougou (Burkina Faso).