Le Grand Argentier du Royaume a présenté hier aux députés les grandes lignes de la loi de Finances. Ce soir, il passera devant les membres de la Commission des Finances. Le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, a prononcé, hier matin, un discours devant la Chambre des représentants au sujet de la Loi de Finances 2004. Comme chaque année, l'argentier du Maroc présente aux parlementaires les grands traits du projet de budget. Cette année, faut-il le rappeler, les conditions de préparation de la loi sont totalement différentes des années précédentes, et ce à plusieurs titres. Tout d'abord, c'est le premier projet de budget réalisé sous le mandat de Driss Jettou. Car l'année dernière, le gouvernement n'avait opéré que de légères retouches relatives notamment à la création de nouveaux départements et à la fusion de deux ou plusieurs autres. En outre, et c'est peut-être le plus important, l'élaboration de cette loi de Finances a été supervisée, pour ne pas dire entièrement confectionnée, par le Premier ministre Driss Jettou. Celui-ci s'est réuni, il y a quelques semaines, et en aparté, avec l'ensemble des membres de l'Exécutif. Le but de ses réunions était de dégager les priorités pour chaque secteur et répartir le plus équitablement possible ce fameux budget. L'intérêt de cette démarche du Premier ministre avait peut-être pour but d'éviter les dissonances au sein de la majorité parlementaire. Il suffit de rappeler que lors du gouvernement Youssoufi (une époque où Oualalou était ministre des Finances) les partis au pouvoir avait qualifié le budget de "partisan". Aujourd'hui, les soucis des partis, surtout ceux de la majorité, sont différents. Selon Ahmed Khalil Boucetta, député istiqlalien, "l'heure est de savoir à quel point le budget de l'Etat est conforme au programme gouvernemental et à quel degré il respecte les dispositions du plan quinquennal". Pour Boucetta, la loi de Finances a ouvert deux chantiers importants. D'une part la problématique des retraites et d'autre part l'importance de la Bourse dans l'activité économique du pays. Certes, dit-il, les équilibres macro-économiques ont été maintenus par le département Oualalou, mais l'économie marocaine manque toujours de dynamisme. C'est pourquoi, la question de la mise à niveau économique sera l'un des principaux points de débat au Parlement. A noter que le ministre Oualalou procèdera, ce soir, à une deuxième présentation du projet de budget devant les membres de la commission des Finances. Celle-ci procèdera, avant le vote, à la discussion des budgets sectoriels. Ce débat risque de durer plusieurs semaines.