La 4ème édition du FIFM n'a pas failli à sa règle. Comme chaque année, le festival courtise un public très large. Et pour faire participer la population aux différentes projections, un écran géant a été installé sur la place mythique de la cité. Il est 22 heures, ce mercredi 9 décembre 2004. A Jamaâ-El-Fna, le froid de canard qui enveloppe la place mythique n'a pas empêché les habitants de Marrakech et les festivaliers de se rendre, comme à leur habitude, sur la place préférée de tous. Ils dégustent toutes sortes de spectacles populaires et folkloriques qui animent cette place devenue aujourd'hui universelle et ce depuis son classement par l'UNESCO dans le patrimoine oral de l'Humanité. Cependant, ce soir, une autre animation est offerte aux habitués de Jamaâ-El-Fna. En effet, à l'occasion du Festival international du film de Marrakech, un écran géant est installé à l'entrée de la place. Cet écran investit, occupe et submerge le lieu à chaque édition du FIFM. En effet, la mythique Jamaâ-El-Fna change de look une fois par an. Cela est devenu maintenant une habitude et un rituel auquel personne ne déroge. Depuis la première édition du FIFM en 2001 la célèbre place de Jamaâ-El-Fna connue pour ses «halquas», cède une partie de ses espaces à tous les rêves et fantasmes du cinématographe. Certaines rumeurs, laissent entendre que cette année, les habitués de Jamaâ-El-Fna ne sont pas très intéressés par ces projections. Cependant, à première vue, malgré un froid glacial, nombreux sont ceux qui sont attirés par cet écran. Ce concept semble plaire à une grande majorité des habitants de la ville et aussi de ses visiteurs venus d'autres villes du Maroc comme Casablanca. «Je trouve que cette initiative est louable vu que cela possède un impact touristique et économique très important sur la ville», déclare un Casablancais venu visiter sa famille à Marrakech. Ce dernier semble avoir plusieurs échos sur cette quatrième édition du FIFM. «Je ne suis pas un cinéphile, mais nous avons entendu parler de cette manifestation à la radio et nous pensons que cela à un grand impact sur la ville», ajoute ce visiteur très fana de la place Jamaâ-El-Fna. En outre, d'autres personnes pensent que la population n'a pas été suffisamment impliquée dans cette manifestation cinématographique. «Nous aurions souhaité avoir accès au Palais des Congrès pour voir toutes ses stars du cinéma comme Youssef Chahine, Yousra ou encore Nour Chérif», déclare un autre habitué de Jamaâ El Fna. Du côté des commerçants, les avis différent également, certains propriétaires des bazars de Jamaâ El Fna déclarent que leur commerce fleurit pendant la durée du festival. «Nous assistons à la venue de plusieurs acteurs et aussi des invités du festival, le commerce est en pleine forme pendant toute la durée du festival», déclare Redouane, propriétaire d'un bazar à la place Jamaâ El Fna. Mais à quelques pas plus loin, Hicham n'est pas du même avis. «Normalement pendant cette période du festival nous recevons effectivement plusieurs d'acteurs, et réalisateurs, mais cette année nous avons jusqu'à présent rien vu. Pour se consoler ce commerçant déclare : «peut-être c'est parce qu'il fait froid et donc tout le monde préfère rester bien au chaud. Mais cela n'empêche pas Hicham de garder la bonne humeur. Il reconnaît que tout le monde a été surpris au départ de voir la place transformée en une salle de cinéma, mais souligne que les habitants de Marrakech ont rapidement adhéré à la chose et à cette nouvelle attraction. Du coup, les occupations des uns et des autres s'organisent au gré des projections de films. Ce soir, et comme pour démentir toutes les rumeurs, la place grouille de monde qui se précipite pour ne pas rater la séance de cinéma en plein air. C'est un film assez spécial ,qui est au programme, en l'occurrence le fameux «The professionnals», un célèbre Western de Richard Brooks, dans lequel joue l'actrice italienne du cinéma mondial. Les regards sont rivés vers cette lumière qui jaillit de l'écran et qui fait que la belle brille de toutes les étincelles et les étoiles. La belle Claudia Cardinale règne sur la place et se laisse dévorer par les milliers de regards. Dans le regards des uns et des autres se lit un plaisir diffus et chaleureux. Les Marrakchis aiment la vie et forcément donc apprécient le cinéma, surtout celui de la qualité que propose l'édition 2004 du FIFM.