Réda, dix ans, jouait au quartier Sidi Talha, à Tétouan, quand il a été kidnappé par un repris de justice, qui l'a emmené sous la menace d'une épée pour abuser de lui sans pitié. Une affaire qui a choqué les habitants de la ville. Ce qui est arrivé au petit Réda est aussi ignominieux qu'horrible. Cet enfant de dix ans est encore à l'hôpital pour y subir les soins nécessaires. Sa mère, qui ne cesse de pleurer, ne s'éloigne pas de son lit. La condamnation à une peine d'emprisonnement ferme contre celui qui a souillé le corps et traumatisé l'esprit de son enfant ne semble pas l'avoir apaisée. Car elle estime que ce jugement ne rendra jamais à son enfant son beau sourire, sa joie de vivre, son bavardage qui a rendu, depuis sa naissance, sa vie quotidienne, ainsi que celle de son mari, plus heureuse. Bref, c'est un calvaire qui a touché cette petite famille demeurant à Tétouan, “la colombe blanche“. Elle vivait en paix au quartier Sidi Talha tout en veillant sur leur unique enfant. Si le père ne perdait le moindre temps pour répondre aux besoins de Réda, en nourriture, habillement et fournitures scolaires, la mère ne cessait jamais de lui consacrer son temps pour veiller sur lui. Ils rêvaient qu'il poursuive ses études jusqu'au bout et décroche le plus haut diplôme. Pourra-t-il réaliser leurs rêves ? En fait, il semble difficile de prévoir une telle éventualité. Difficile que les blessures qui ont été causées par un monstre à l'apparence humaine soient effacées en un clin d'œil de la mémoire de Réda. Ce qui lui est arrivé risque de lui porter une grave atteinte d'ordre psychologique. Mais, que lui est-il arrivé ? L'enfant jouait seul aux alentours de sa demeure au quartier Sidi Talha. Il était un peu plus de 20h et Réda n'était pas encore rentré chez lui. Ce n'était pas la première fois qu'il jouait à cette heure-ci dans le quartier. Il s'y est habitué au point que ses parents ne craignaient rien. Cependant, tout a basculé cette fois-ci en un clin d'œil. Réda courait à gauche et à droite jouant avec un ballon quand une personne l'a surpris par sa présence. Réda a tenté de faire semblant qu'il ne se rendait pas compte de lui. Mais en vain. L'homme lui a barré le chemin l'empêchant de courir derrière son ballon. Réda a levé les yeux pour le regarder et lui demander de le laisser jouer tranquillement. Toutefois, la personne en question l'a empêché de parler en brandissant une épée. Etonné, Réda s'est apprêté à crier au secours. Mais en vain. Le voyou l'a giflé avant de le conduire devant lui sous la menace de l'épée. Craignant d'être tué par l'arme blanche, Réda a gardé le mutisme. Mais les larmes coulaient de ses yeux en cascade. Il l'a conduit loin des yeux des habitants, dont la majorité étaient déjà rentrés chez eux. L'obscurité qui régnait sur le quartier du fait de la lumière faible des ampoules l'a aidé à conduire l'enfant sans qu'il ne soit croisé par un habitant du quartier. Une fois arrivé près du Souk Sidi Talha, il lui a ôté le pantalon et a cruellement abusé de lui au point que Réda n'a pu garder son silence et a commencé à crier et à pleurer à haute voix. A ce moment, un passant l'a entendu et a alerté les voisins qui sont sortis armés de bâtons. Ils ont couru vers le lieu d'où émanait la voix de l'enfant. Seulement, le voyou a pris la fuite quand il s'est aperçu de leur présence. Réda, quant à lui, a perdu connaissance. Il était dans un état lamentable. Alertés, les éléments d'une brigade de la sûreté de la ville se sont dépêchés sur les lieux. Ils ont suivi les traces du voyou jusqu'à la forêt de Jbel Darsa. Là, il a été intercepté pour être conduit au commissariat. Interrogé sur ses actes criminels contre Réda, le mis en cause, la trentaine, a répondu qu'il venait d'être relâché après avoir purgé une peine d'emprisonnement ferme pour tentative de kidnapping sur une jeune fille et tentative de viol. Il a été traduit devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Tétouan poursuivi pour enlèvement de mineur et attentat à la pudeur avec violence et menace à l'arme blanche. Et Réda ? Traumatisé, il semble que les images de son viol lui hantent encore l'esprit.