Repris de justice, un malfrat de 33 ans, a violé durant une semaine une jeune fille de 27 ans, une femme enceinte et un homme. C'est au douar Moumnia, quartier Aïn Sebaâ, à Casablanca qu'Amina a vu le jour. À l'instar de tous les bidonvilles, celui-ci est considéré comme un point noir de la capitale économique. Difficile d'y vivre. Mais, pauvreté oblige. Amina s'est habituée aux comportements des jeunes qui y demeurent et qui l'incitent à entretenir une relation amoureuse avec eux. Ces jeunes ne pensent qu'à partager le lit avec elle et n'hésitent pas à lui chuchoter des mots mielleux mais aussi injurieux. Elle ne s'est jamais habituée aux harcèlements d'Abdellah. Et ce n'est pas un hasard. Ce jeune homme de trente-trois ans, célibataire, a été arrêté à quatre reprises pour viol, vol, agression, menace et empêchement des fidèles à l'accès à la mosquée. Il a été condamné à des peines allant de huit mois à cinq ans de prison ferme. C'est un jeune homme cruel, agressif et sans pitié. Les habitants du bidonville évitent de le croiser sur leur chemin. Amina n'a jamais imaginé qu'Abdellah serait aussi agressif avec elle comme la dernière fois. Comment ? Elle empruntait le chemin à destination de chez elle quand Abdellah l'a croisée. Il ne lui a pas adressé la parole. Il s'est contenté de se planter devant elle avec un couteau à la main. Il l'a menacée de mort si elle prononçait le moindre mot. Que devait-elle faire ? Se taire. Il l'a conduite jusqu'à sa baraque. Elle était obligée d'y rentrer, sinon elle serait morte. Abdellah semblait être sous l'effet de la drogue. Il l'a obligée de se dévêtir. Après l'avoir violée, il ne l'a pas relâchée. Il l'a gardée chez lui. Ses parents l'ont cherchée partout avant d'apprendre qu'elle était séquestrée, depuis deux jours, par Abdellah. Ils n'ont pas osé aller à la police. Ils ont cru qu'il tuerait leur fille. Ils se sont rendus chez lui, le suppliant de relâcher Amina. En vain. Il leur a répondu : «Je la garde cinq autres jours». A chaque fois, ils se tenaient en face de chez lui pour le supplier. Toujours en vain. Il n'a libéré la fille qu'une semaine plus tard alors qu'elle était dans un état lamentable. Enfin, elle s'est dépêchée chez les limiers de la Police judiciaire de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ et a déposé plainte. Armé d'une épée, Abdellah a manifesté une résistance devant les enquêteurs qui sont arrivés à l'arrêter et le conduire au commissariat. Il a fini par avouer qu'il avait kidnappé, séquestré et violé Amina durant une semaine. Elle n'était pas la seule. Abdellah avait également violé une femme enceinte et un homme. Il n'a épargné personne. Et les enfants ? Jusqu'à maintenant personne ne l'a accusé de pédophilie.