Les séparatistes du Polisario sont-ils capables de prendre leur distance de leurs protecteurs algériens et espagnols ? Position impossible compte tenu d'un certain nombre de considérations. «Oui Hagrouna ! Je l'ai dit lors d'un discours à l'époque, je te le reconfirme aujourd'hui». C'est en ces termes que le Premier président de la République algérienne, Ahmed Benbella a évoqué les relations algéro-marocaines, à propos d'un événement qui s'est produit, il y a quarante ans, lors d'une émission de la Chaîne III, alors qu'officiellement on parle de l'amorce d'un nouveau climat d'entente entre les deux pays. La guerre des sables de 1963, constitue encore une plaie à panser. Mauvais souvenir ou tactique politique pour arracher «des acquis»? Personne ne saurait trancher. Mais, une chose est sûre : en l'an 2002, l'Algérie sort ses griffes et revendique clairement la partition du Sahara marocain et l'annexion pure et simple de la région de Oued Eddahab. Déstabilisés, les séparatistes multiplièrent les actes de bonne conduite à l'égard de leurs protecteurs. Dans toutes leurs déclarations, les noms de deux Etats reviennent sans cesse comme un leitmotiv dans le registre de l'appui à leurs intrigues et manœuvres contre le Maroc. Dans tous leurs discours de remerciements, se dressent en premières lignes les noms de l'Algérie et de l'Espagne. Les parrains de toujours des séparatistes du Polisario et de leur Etat fantoche RASD. Dans une rencontre récente, et pour se donner de l'importance, le président des séparatistes a annoncé que la question du Sahara n'est pas «un problème algéro-marocain» mais bel et bien entre le Maroc et le Front Polisario». Une position qui ne l'empêche, pourtant pas de manifester sa «reconnaissance particulière à (…) l'Algérie. Et d'ajouter sur un ton qui ne laisse aucune place à l'interprétation : «Notre gratitude va à son gouvernement et à son peuple, et en particulier à Son Excellence le Président Abdelaziz Bouteflika, pour son indéfectible position de principes aux côtés de la cause sahraouie». Première allégeance faite à celui qui les a créés de toutes pièces, qui a confectionné leurs dimensions et démarches et veillé à leur nutrition quotidienne, les mercenaires adressent un autre message en direction des anciens colons du Sahara marocain implorant leur intervention. «Il me paraît opportun de signaler ici la possibilité qui est offerte à l'Espagne de jouer un rôle significatif, rôle que lui accorde non seulement le voisinage géographique, mais aussi ses liens historiques et culturels avec notre région», annonce le chef des mercenaires lors d'une manifestation récente tenue en Algérie. Mais en ce qui concerne le Plan de l'ONU sur la question, il ne trouve aucune gêne à reconnaître qu'il «a toujours montré une certaine réticence dans sa disponibilité et sa collaboration avec les Nations unies», car explique-t-il, le référendum est «la seule alternative» qu'il accepte. L'arrogance poussée à l'extrême, le séparatisme ne recule devant rien. Il somme les Nations Unies d'assumer «ses responsabilités historiques» et annonce que «Toute autre proposition de solution qui ne respecte pas ce postulat ne sera pas acceptée par les Sahraouis». Le 9 juillet courant, le même prétendu Mohamed Abdelaziz, déclare que les concessions faites aux Nations-Unies sont une «contribution majeure pour relancer le processus référendaire». Mais, sans oublier de réitérer, sans rougir, que «toute autre approche de solution» est «inacceptable». Un autre séparatiste dira même que les nouvelles propositions onusiennes sont «appelées à être rejetées» car « elles confortent le royaume chérifien ». Message reçu, les dernières réponses des propriétaires du cirque, l'Algérie et l'Espagne, seront connues bientôt.