En confirmant son accord sur les mesures de confiance préconisées dans le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU, le Maroc empêche les séparatistes d'exploiter la question de ses prisonniers à Tindouf à des fins politiques. En dépit de leur caractère humanitaire, les mesures de confiance approuvées par le Maroc en ce qui concerne l'échange de courrier, de conversations téléphoniques et de visites entre familles de part et d'autre des territoires marocain et algérien, viennent confirmer la thèse marocaine qui inscrit la question du Sahara marocain dans le cadre des rapports entre le Maroc et l'Algérie. « Le Maroc a dit oui à ces mesures de confiance par le passé et vient de le reconfirmer tout récemment», a dit Taieb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération dans une déclaration diffusée lundi par la deuxième chaîne de télévision nationale 2M dans son journal de la soirée. La connotation humanitaire d'une telle démarche est incontournable. « Bien qu'elles soient ponctuelles et partielles, ajoute M. Fassi Fihri, ces mesures s'inscrivent dans l'objectif général d'allègement des souffrances des populations retenues à Tindouf et du maintien du lien familial entre ces personnes et leurs familles présentes et qui vivent dans la sérénité et le progrès au Maroc ». Il est bien clair qu'une telle démarche pourrait créer une nouvelle dynamique dans le contexte régional actuel, car face au blocage qui caractérise l'évolution du dossier du Sahara marocain et en raison de l'impasse dans laquelle se trouve l'Organisation des Nations Unies, à cet effet, il est évident que le rétablissement des liens familiaux entre les populations retenues dans les territoires algériens pourrait non seulement apporter du soutien moral et concret aux 614 Marocains prisonniers à Tindouf, mais également à toutes les populations retenues dans les circonstances historiques que tout le monde connaît et qui sont liées en grande partie à une conjoncture marquées par les exigences de la guerre froide. D'ailleurs le dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU ne laisse aucune chance pour une quelconque manœuvre concernant la première catégorie des prisonniers, lesquels « doivent être libérés sans délai et sans condition ». Pour le reste, il est évident, que personne au monde, au fait de la situation réelle dans la région du Maghreb ne croit à la mise en place d'un Etat microscopique entre l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Même en fermant les yeux sur la raison historique qui confirme le lien des populations sahariennes avec le Maroc, stratégiquement, une telle entité étatique est impossible à concevoir et à réaliser. D'où l'impasse dans laquelle se trouvent les gouvernants algériens. A ce premier péché, s'ajoute un autre non moins important et qui consiste à reléguer au second rôle l'avis des populations concernées. Car, si l'on se tienne uniquement aux origines du mouvement séparatiste du polisario, l'on sait que la majorité de ses membres fondateurs vivent actuellement au Maroc, c'est-à-dire qu'ils ont déjà fait leur choix et révisé leurs positions d'antan. D'un autre côté, à la lumière des résultats des dernières élections communales, dont l'intégrité est confirmée, l'on sait que le taux le plus élevé en terme de participation politique, est celui affiché dans les régions sahariennes. Un fait qui montre l'adhésion de leurs populations à la gestion de leurs affaires locales. D'où le malaise des adversaires du Maroc et c'est qui explique l'opportunisme qui caractérise leur conduite vis-à-vis de la libération des prisonniers marocains. En avril dernier, rappelle-t-on, une ligne téléphonique a été installée, mais elle a été coupée 24 heures après à la demande des séparatistes pour des raisons liées, dit-on, à «des problèmes techniques ». Un argument totalement rejeté par la Communauté internationale qui a décidé d'inscrire cette question dans un cadre humanitaire dont le but est de « mettre en relation une population qui a été complètement déconnectée de sa communauté et de sa famille », et pour empêcher aux séparatistes de continuer d'exploiter cette question à des fins politiques étroites.