Elections partielles à la Chambre des conseillers pour remplir les postes vacants La Chambre des conseillers élira de nouveaux parlementaires le 8 septembre prochain. Le scrutin aura lieu pratiquement un mois jour pour jour avant les élections législatives prévues le 7 octobre prochain. En effet, le ministère de l'intérieur vient d'annoncer l'organisation des élections partielles pour remplir les sièges laissés vacants depuis quelques semaines déjà. Pour rappel, le Conseil constitutionnel avait invalidé l'élection de plus de 12% des élus de la Chambre haute. Les membres du collège électoral sont ainsi appelés aux urnes pour choisir 10 nouveaux conseillers parlementaires. Les enjeux sont importants. D'abord parce que ces élections partielles sont organisées à quelques semaines d'un autre grand scrutin, celui des législatives et les prémices de nouvelles alliances politiques seront probablement connues dès le scrutin du 8 septembre. Dans ce sens, le Parti de la justice et du développement (PJD) et le Parti du progrès et du socialisme ont d'ores et déjà affiché leur soutien aux candidatures du parti de l'Istiqlal pour récupérer les sièges perdus (ndlr: l'Istiqlal était le grand perdant avec pas moins de 7 sièges). Un soutien plutôt politique de la part du PJD et du PPS destiné à minimiser les chances du Parti authenticité et modernité (PAM) dans ce scrutin. C'est également un soutien tactique et stratégique puisque le parti de la lampe s'attendra à ce que le parti de l'Istiqlal lui renvoie l'ascenseur sur des législatives en l'aidant à former une majorité parlementaire en cas d'une victoire du PJD. Autrement, les élections partielles de la Chambre des conseillers sont loin d'être un simple rendez-vous anodin vu le calendrier politique du moment et les calculs des uns et des autres. Campagne Les partis politiques auront donc trois jours pour présenter leurs candidats respectifs à ces élections. Dans ce sens, le dépôt de candidatures se fera du samedi 27 au mercredi 31 août. La campagne électorale durera, quant à elle, une semaine. Selon le ministère de l'intérieur, la campagne démarrera le 1er septembre pour prendre fin le 7 du même mois. Plusieurs régions sont concernées par ce scrutin. Ils s'agit notamment de la région de Casablanca-Settat avec quatre sièges à pourvoir. Les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Rabat-Kénitra, Guelmim-Oued Noun et Dakhla-Oued Dahab devront élire chacune un nouveau conseiller parlementaire. Enfin, la région du Souss-Massa et la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima devront, quant à elles, élire deux parlementaires représentant respectivement le Conseil régional ainsi que la Chambre professionnelle de la pêche. Reste à connaître le parti qui en sortira gagnant. Pour l'Istiqlal, il est question de récupérer sa place de leader à la Chambre des conseillers. Pour le PJD, il s'agit surtout de couper la route au PAM qui cherchera de son côté à annoncer la couleur en perspective des prochaines échéances. Mais quelle que soit l'identité du gagnant, une victoire aux élections partielles de la Chambre haute du pays aura une forte connotation symbolique pour tous les prétendants à quelques encablures des élections législatives du 7 octobre prochain. La Chambre haute perd 12% de sa composition Les décisions du Conseil constitutionnel avaient fait perdre à la Chambre des conseillers pas moins de 12% de sa composition initiale en l'espace de six mois à peine. En effet, le nombre des parlementaires déchus par les magistrats du Conseil constitutionnel a atteint 15 conseillers, depuis les dernières élections. Alors que la Chambre haute du pays ne compte que 120 parlementaires, le nombre des sièges invalidés par le Conseil constitutionnel reste considérable. La majorité des décisions a été prise en raison d'irrégularités ayant entaché le dernier scrutin de la Chambre des conseillers en octobre 2015. Il faut préciser cependant que certains membres de la deuxième Chambre ont perdu leurs sièges suite à des requêtes d'autres candidats comme le syndicaliste ayant perdu sa place pour avoir changé d'appartenance. A noter que la commission nationale de suivi des élections, présidée par les ministres de la justice et de l'intérieur, avait publié, quelques jours après les élections d'octobre 2015, une liste de 26 personnes accusées d'avoir acheté des voix lors de l'élection des membres de la Chambre des conseillers. Ladite liste comportait les noms de 14 candidats et 10 élus.