Entretien avec Omar Magoul, directeur du Salon Taxi Expo ALM : Quels sont les principaux objectifs du Salon Taxi Expo? Omar Magoul : Dans le cadre du processus du renouvellement du parc des 45.000 grands taxis et 32.000 petits taxis, l'Etat octroie une subvention de 80.000 DH pour les taxis de catégorie 1 et de 35.000 pour les taxis de catégorie 2 avec 15.000 supplémentaires en cas de mise à la casse. Vu l'opportunité qu'offre ce système, une dizaine de marques automobiles ont lancé des modèles spécifiques conformes au cahier des charges. On se retrouve face à une offre conséquente et à une demande atomisée. Dans ce cadre, l'organisation du Salon Taxi Expo est venue pour créer un espace de rencontres et d'échanges entre les taxieurs venus de différentes villes du Maroc et les distributeurs automobiles. Comme tout salon, Taxi Expo est un espace de communication et de vente et puis comme les taxieurs sont une population assez dispersée, Taxi Expo leur a permis de découvrir tous les modèles et de discuter avec les responsables des marques, les sociétés de financement et les assureurs. Taxi Expo est aussi un espace qui a permis aux syndicats des taxieurs, aux exploitants et aux chauffeurs professionnels de recueillir des informations sur les procédures, de débattre et de discuter des problèmes qui les concernent directement avec des responsables de l'administration. Quel bilan tirez-vous de cette première édition ? Cette première édition a été largement saluée aussi bien par les distributeurs automobiles que par les taxieurs. Elle est positive et le taux de satisfaction est élevé. Il est vrai, c'est une première édition dont l'un des objectifs est de développer la culture du salon professionnel auprès des taxieurs dont les besoins sont très importants et très diversifiés. A travers cet événement, pensez-vous que les taxieurs vont s'inscrire dans la perspective de la modernisation de leur véhicule ? Tout a fait, étant donné qu'en moyenne, le taux de renouvellement est de 26%, soit plus d'un véhicule sur 4 en moins de 3 ans. Et concurrence sur le marché oblige, les passagers dans les situations normales préfèrent prendre les nouveaux taxis vu l'espace, les conditions correctes et la sécurité qu'ils offrent. Les taxieurs disposant de taxis non conformes devraient s'aligner et bon nombre le font surtout que le délai sera échu le 31 octobre 2016. Dans ce sens, Taxi Expo a été une très grande occasion de sensibilisation et on a constaté que malgré les hésitations, le processus est en marche. Comment les syndicats et autres partenaires se sont impliqués dans cet événement ? Nous avons eu plusieurs réunions avec différents représentants de syndicats que nous avons sensibilisés à l'intérêt du salon pour la profession et après des échanges ils ont réagi positivement. Grâce à eux nous avons pu entrer en contact avec les bureaux régionaux des différentes villes du Royaume. Comment estimez-vous le nombre de visiteurs ? Le salon a connu une animation régulière surtout que l'on offrait aux taxieurs le repas et l'hébergement à bon nombre d'entre eux venus de Boujdour, Laâyoune, Oujda, Agadir, Béni Mellal et d'autres villes du Maroc en coordination avec différents syndicats en plus, bien sûr, de Casablanca, Rabat et Salé. En termes de chiffres, combien d'opérations de vente ont été actées ? Les exposants savent que le processus est assez lent. L'achat d'un taxi n'est pas comme celui d'une voiture particulière. C'est un véritable investissement. La moindre dépense est bien calculée et implique au moins trois intervenants : un exploitant et deux chauffeurs et chacun donne son point de vue. Avant de passer à l'acte, plusieurs échanges ont lieu. Et le travail commercial consiste à sensibiliser ces trois acteurs. Pour cela, les objectifs des concessionnaires ne se limitaient pas qu'aux ventes. L'objectif principal est la présentation de l'offre globale véhicule, financement et service après-vente. Dans ce sens, les prises de contact et les rencontres avec les syndicats, dont les représentants sont des prescripteurs, sont décisives. Le travail commercial consiste à sensibiliser les syndicats, qui sont nombreux, les exploitants et les chauffeurs, par la présentation des atouts des véhicules et de l'offre. Taxi Expo a donné cette opportunité aux concessionnaires. Quelles ont été les particularités des modèles exposés ? Dans tous les cas ce sont des modèles qui embellissent les villes et débarrassent les citoyens des Mercedes 240 de plus de 30 ans et qui respectent toutes les règles de sécurité étant donné qu'ils respectent le cahier des charges et sont vraiment modernes et corrects. Bien entendu, certains sont plus luxueux. L'offre est diversifiée. Il y a des véhicules qui ciblent principalement le transport urbain et d'autres le transport interurbain, les aéroports... Les taxieurs passaient leur temps à comparer sachant que les véhicules les moins chers se vendent le plus à l'image du marché automobile. C'est un segment en restructuration et on sent une évolution positive. Pour les petits taxis, le texte régissant le renouvellement vient d'être publié au Bulletin officiel. Certains concessionnaires ont lancé une nouvelle offre dans le cadre de la nouvelle législation et ils ont été très satisfaits.