Concernant l'exploitation commune de certains stocks halieutiques, M. Akhannouch a fait part que le dialogue entre professionnels devrait être permanent dès lors qu'il s'agit de questions touchant à la durabilité des ressources marines. La troisième rencontre des professionnels maroco-espagnols de pêche maritime, qui vient de clôturer ses travaux à Tanger, a tenu ses promesses en faisant la part belle aux sujets prioritaires et les grands problèmes dont souffre le secteur pour les pays des deux rives. «Ce type de manifestation mérite d'être encouragé tant il s'inscrit dans le cadre du partenariat devant mener à une exploitation rationnelle et durable des ressources halieutiques», a indiqué Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, lors de la séance d'ouverture de cet événement. Le ministre a tenu à rappeler que l'Espagne est de loin le premier client des produits de la pêche marocains avec 29% de la valeur des exportations en 2015, soit environ 500 millions d'euros. Premier marché pour les semi-conserves d'anchois, les céphalopodes et poissons congelés et les produits frais, «ce rang témoigne de la confiance du marché espagnol dans les produits marocains et consacre les efforts fournis par les exportateurs marocains pour assurer une qualité optimale répondant aux exigences des consommateurs ibériques», a affirmé M. Akhannouch. Cette rencontre intervient, selon le ministre à la veille de la deuxième année anniversaire du protocole en matière des pêches conclu entre le Royaume du Maroc et l'Union européenne et entré en vigueur le 15 juillet 2014. M. Akhannouch a souligné que ce protocole constitue, de par ses différents aspects, un modèle exemplaire de coopération et un instrument pour le renforcement des relations de proximité et de bon voisinage avec notre partenaire communautaire. «Cet accord représente pour le Maroc une grande opportunité de développement pour toutes ses provinces, du Nord au Sud», a-t-il souligné. M. Akhannouch a tenu à rappeler que le Maroc et l'UE ont manifesté leur ferme disposition pour renforcer le suivi et le respect des dispositions et des obligations découlant de l'application du protocole en matière de contrôle. Il a indiqué que concernant l'aspect financier, en complément des droits d'accès et des redevances, le protocole prévoit d'accorder un appui au développement du secteur de la pêche marocain. «La totalité de l'enveloppe financière dédiée à ce volet est allouée à des projets dont les retombées profiteront à la population de l'ensemble des zones où pêchent les navires européens, au Nord et au Sud du Royaume», a dit M. Akhannouch. Quant à l'exploitation commune de certains stocks halieutiques, le ministre a fait part que le dialogue entre professionnels devrait être permanent dès lors qu'il s'agit de questions touchant à la durabilité des ressources marines. M. Akhannouch a souligné, par ailleurs, l'importance des relations entre l'UE et le Maroc, tout en faisant part de son souhait de voir cette «période perturbée» – suite à l'arrêt du Tribunal européen du 10 décembre – s'achever sur des notes de justice, d'équité et surtout de responsabilité de la part du partenaire européen. «Il est de notre devoir de ne pas aller à contre-sens de notre histoire commune», a-t-il ajouté. Intervenant à cette occasion, Javier Garat Péres, secrétaire général de la Confédération espagnole de la pêche espagnole, a souligné l'importance de ce genre de manifestation pour traiter des différentes problématiques telles que la surexploitation des ressources halieutiques. «C'est une occasion pour travailler ensemble en vue d'adopter de nouvelles mesures ayant parmi ses objectifs l'exploitation durable des ressources», a-t-il précisé. De son côté, Youssef Benjelloun, président de la Chambre des pêches maritimes de la Méditerranée, a mis en avant les efforts déployés par les professionnels pour le renforcement des liens de coopération entre les deux parties et ayant été à l'origine de la création, en 2011, de la commission maroco-espagnole de la pêche. Le rôle de cette commission est, en plus de favoriser le dialogue entre les professionnels et la résolution des problèmes entre les deux parties, de contribuer à «l'élaboration des accords stratégiques entre le Maroc et l'Union européenne en matière de pêche», a-t-il dit. Les participants ont appelé, vu l'importance du secteur de la pêche comme locomotive du développement économique et social dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, à y organiser les travaux de la prochaine édition.