L'attentat suicide sans précédent perpétré; lundi soir 4 juillet 2016 à Médine, deuxième ville sainte de l'islam après La Mecque, a suscité l'indignation du monde musulman. Cet attentat, qui a coûté la vie à quatre gardes de sécurité, a été l'un des trois ayant frappé l'Arabie saoudite lundi. L'attaque de Médine, un lieu où toute violence est prohibée, s'est produite en début de soirée devant la Mosquée du prophète, un site très fréquenté par les fidèles en ces derniers jours du mois de jeûne musulman. Selon le ministère saoudien de l'Intérieur, les agents de sécurité ont suspecté, lors de la prière d'Al-Maghrib à Médine, un individu qui se rendait à Al-Masjid Al-Nabawi en empruntant un endroit utilisé comme parking pour les voitures des visiteurs. Au moment où ils s'apprêtaient à l'interpeller il s'est fait exploser. Ainsi cette attaque, qualifiée d'acte abject qui ne respecte ni la sacralité du lieu ni du mois béni de Ramadan, a provoqué l'indignation générale des responsables sunnites comme chiites, jusqu'en Iran. Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite, basée au Caire, a condamné cet acte avec force et rappelé la «sacralité des lieux saints, particulièrement la mosquée du prophète». Le comité des oulémas saoudiens, la plus haute autorité religieuse du royaume, a qualifié les responsables de l'attentat de «renégats (…) qui ont violé tout ce qui est sacré». De son côté, le président de Majlis al-Choura (Conseil consultatif), Abdallah al-Cheikh, a souligné que «ce crime répugnant ne peut venir d'une personne ayant la moindre foi». L'Iran a pour sa part condamné «fermement le terrorisme sous toutes ses formes et partout dans le monde» et appelé à «l'unité internationale et régionale contre ce phénomène», selon Bahram Ghassemi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. En Irak, pays qui a connu un attentat ayant fait 175 morts et près de 37 disparus, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ahmed Jamal, a estimé que ces attentats témoignent de l'idéologie déviante que portent les bandes takfiries comme «Daech».