Porté à la tête de l'UMP, Nicolas Sarkozy a présenté sa démission, attendue, de son poste de ministre, comme il l'avait annoncé deux semaines de cela. Une démission qui a aussitôt mis en branle un processus de remaniement ministériel. Nicolas Sarkozy a pris congé, lundi à Matignon, de Jean-Pierre Raffarin, le jour même du 72e anniversaire de Jacques Chirac. L'ex-ministre français de l'Économie quitte ainsi le gouvernement, faisant suite à la prescription du président de la République et conformément à la règle de non-cumul (UMP-gouvernement) entre son portefeuille ministériel et la présidence de l'UMP. « J'ai présenté ma démission du gouvernement comme je m'y étais engagé », a-t-il déclaré suite à son élection, avec 85,1% des voix, à la présidence de l'UMP. Sarkozy et le chef du gouvernement, souriants, se sont séparés sur le perron, sur une poignée de main immortalisée par les nombreux photographes présents sur place. Le départ de Sarkozy aura de facto provoqué un mini-remaniement ministériel. Ainsi, Hervé Gaymard, chiraquien auquel Nicolas Sarkozy a souhaité « bonne chance » pour ses nouvelles attributions, est le nouveau locataire du ministère l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Avant la nomination de M. Gaymard, d'autres noms avaient été cités pour le remplacement de Nicolas Sarkozy. Ainsi, les noms de Philippe Douste-Blazy ou encore Thierry Breton, P-dg de France Télécom, ont été évoqués. Le portefeuille de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche et de la Ruralité qui était en possession d'Hervé Gaymard, est passé chez Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat au Budget. Dans ce ballet dont la chorégraphie a été concoctée pour l'occasion, Marie-Josée Roig, qui était titulaire du portefeuille des Solidarités et de la Famille, s'est vue attribuer le poste de ministre déléguée à l'Intérieur, en remplacement de Jean-François Copé. Marie-Josée Roig perd ainsi son rang de ministre de plein exercice. Parallèlement, Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé et de la Protection sociale, a vu son portefeuille redéfini, héritant des Solidarités et de la Famille. En revanche, ministre délégué aux PME, au Commerce, à l'Artisanat, aux Professions libérales et à la Consommation, Christian Jacob a été promu ministre de plein exercice, en conservant les mêmes attributions. Quant à Jean-François Copé, celui-ci a été promu au Budget et à la Réforme budgétaire, tout en conservant ses fonctions de porte-parole du gouvernement. Par ailleurs, la presse française a consacré de larges commentaires au bilan de Nicolas Sarkozy à Bercy. « Écartelé entre son volontarisme politique et le libéralisme économique, Nicolas Sarkozy a, au cours de ses huit mois à Bercy, clairement privilégié le premier de ces deux termes », souligne « Les Échos ». Pour sa part, « Le Monde » estime que « La "méthode" a ses vertus : Nicolas Sarkozy laisse un ministère remobilisé ; l'Etat a pu montrer qu'il savait encore être utile. Mais elle s'épuise vite. Elle tourne rapidement à vide pour une raison simple : l'Etat n'a plus les moyens à la hauteur. » « Au regard des nombreuses mesures, prises de position et autres stratégies industrielles décidées par Nicolas Sarkozy au cours de ces huit mois passés à Bercy, le bilan peut sembler mitigé. Libéral ? Interventionniste ? Les avis sont partagés », écrit « La Tribune ».