Selon le Comité de coordination et de surveillance desrisques systémiques, la morosité de l'activité non agricole pourrait, si elle devait persister davantage, impacter négativement le système financier. Les marchés des capitaux, le secteur de la retraite, les entreprises d'assurances, la situation des banques et bien d'autres éléments ont figuré à l'ordre du jour de la troisième réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCRS). Celui-ci a également statué, le 27 juin au siège de Bank Al Maghrib, sur la question des risques macroéconomiques tout en examinant les mesures nécessaires à la préservation de la stabilité financière. Chargé de la surveillance macroprudentielle du secteur financier, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques a approuvé le rapport sur la stabilité financière relatif à l'exercice 2015. Il a également procédé à l'examen de la cartographie des risques de ce système avant de valider la feuille de route inter-autorités des actions et réformes visant à renforcer la stabilité financière au titre de la période 2016-2018. A l'issue de sa réunion, le comité a dressé l'état des lieux de la place financière, passant du secteur bancaire à celui des assurances ou encore la question des capitaux. Il ressort ainsi de son analyse qu'il y a lieu de relancer la contraction du crédit bancaire aux entreprises, ceci étant nécessaire au soutien du financement de l'économie et à la préservation des capacités bénéficiaires des institutions financières. Cela dit, selon le même comité, bien que le système financier semble tenir le coup, certains facteurs pourraient changer la donne. «Les risques macroéconomiques se sont atténués à la faveur de la réduction des risques émanant des conditions extérieures et de la consolidation budgétaire. Néanmoins, la morosité de l'activité non agricole pourrait, si elle devait persister davantage, impacter négativement le système financier», lit-on sur le compte rendu du CCRS. Quant aux délais de paiement, ils seraient de plus en plus longs. C'est ce que révèle en tout cas une étude portant sur un échantillon de près de 1.700 entreprises non financières privées et publiques. «Les délais de paiement des créances inter-entreprises se sont de nouveau allongés, en particulier pour les entreprises privées atteignant des niveaux alarmants pour les TPME et certains secteurs d'activité», précise-t-on auprès de la même source. Fait qui n'est pas sans avoir des retombées négatives sur les trésoreries des entreprises et exige l'accélération de la très attendue réforme sur les délais de paiement ainsi que sa mise en œuvre sur le terrain. Dans ce tableau, les banques demeurent rentables malgré la baisse de leurs résultats due principalement au resserrement des marges d'intermédiation et de coût élevé du risque de crédit. En effet, leur position de liquidité s'est améliorée et elles sont, d'après CCRS toujours, stables et résilientes aux stress tests simulant des chocs macroéconomiques. Le comité alerte toutefois quant à l'exposition des banques au risque de taux d'intérêt et appelle à la vigilance, dans une phase où la croissance des crédits bancaires est portée par ceux à l'habitat assortis de taux bas. Pour ce qui est des entreprises d'assurances, leur secteur «dégage une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire», précise le CCRS sans dissimuler son inquiétude par rapport à une autre question ; celle de la situation financière du secteur de la retraite. Il relève dans ce sens des déséquilibres techniques de certains régimes.