La contraction du crédit bancaire aux entreprises nécessite des mesures de relance à même de soutenir le financement de l'économie et partant de préserver les capacités bénéficiaires des institutions financières, selon le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), réuni lundi au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat. Sur la base d'une étude portant sur un échantillon de près de 1.700 entreprises non financières privées et publiques, les délais de paiement des créances interentreprises se sont de nouveaux allongés, en particulier pour les entreprises privées atteignant des niveaux alarmants pour les TPME et certains secteurs d'activité, a constaté le CCSRS dans un communiqué. "Cette situation pèse lourdement sur les trésoreries des entreprises et nécessite d'accélérer la réforme sur les délais de paiement et sa mise en œuvre effective", souligne le communiqué. Pour leur part, les banques continuent d'être rentables, bien capitalisées et résilientes aux stress tests simulant des chocs macroéconomiques. Ainsi, leur position de liquidité s'est parallèlement améliorée, mais leurs résultats ont enregistré globalement des baisses, dans un contexte de resserrement des marges d'intermédiation et de coût élevé du risque de crédit, en partie atténuées par leurs bonnes performances à l'international et aussi dans une phase où la croissance des crédits bancaires est, en grande partie, portée par ceux à l'habitat assortis de taux bas, l'exposition des banques au risque de taux d'intérêt appelle à la vigilance, précise le CCSRS. Le Comité relève aussi que le secteur des entreprises d'assurances dégage une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire. Néanmoins, le passage vers un régime prudentiel de solvabilité basée sur les risques devrait nécessiter la recapitalisation de certaines d'entre elles. Ainsi, les plus-values latentes susceptibles d'être dégagées par les portefeuilles d'actifs de ces institutions ont de nouveau baissé en relation avec la contreperformance du marché boursier. Le CCSRS a précisé que la situation financière du secteur de la retraite continue d'être préoccupante, eu égard aux déséquilibres techniques de certains régimes. En particulier, le régime des pensions civiles, dont la réforme a enregistré un retard important, a connu un deuxième déficit en 2015 et pourrait voir ses réserves s'épuiser en 2022.