Situation pour le moins inédite, le ministre de la Défense espagnol, Fédérico Trillo, continue de distiller depuis quelques semaines, sur un ton provocateur, des propos peu amènes contre le Maroc et son ministre des Affaires étrangères. Explication d'une déclaration qui exhale l'hostilité. Le torchon brûle sérieusement entre le Maroc et l'Espagne. Au lieu de favoriser les conditions d'une réconciliation entre les deux parties, Madrid a comme l'envie d'ajouter de l'huile sur le feu. Cette fois-ci, c'est le ministre espagnol de la Défense, Fédérico Trillo, qui monte au créneau. Pour affirmer quoi ? Que le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Benaïssa ne dit pas la “vérité“ sur l'affaire de l'îlot Leïla et que par conséquent “il ne faut pas donner beaucoup d'importance à ses propos“. C'est du moins ce que rapporte l'agence Europa Press. Poussé par l'on ne sait quel prurit, M. Trillo continue soudain à se répandre dans les médias de son pays en tenant des propos peu amènes à l'encontre du Maroc et de son chef de la diplomatie. Au cours d'un entretien sur la chaîne espagnole “Cadena 3“, l'intéressé s'est permis, mardi 1er octobre, de juger son homologue M. Benaïssa qu'il dépeint sous les traits d'un menteur : “ Il dit une chose le matin, une autre différente l'après-midi et une autre différente le soir“. Le responsable espagnol persiste et signe : “ Quand on sait que les militaires ont atterri à Perejil et ceci n'est pas vrai, mon obligation est de confirmer que ce n'est pas vrai. Lorsqu'on dit qu'un avion de l'armée a survolé Perejil sachant qu'il s'agit en réalité d'un avion appartenant à la chaîne de télévision “Telecinco“, j'ai le droit d'éclaircir aussi cette affaire. Par conséquent, je vous signale qu'il n'a pas dit la vérité“. Le ministre espagnol explique son propos provocateur par le “zèle du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération qu'il dirige jusqu'à présent en attendant que le nouveau gouvernement soit constitué“. Si ce n'est pas de l'ingérence, cela y ressemble beaucoup. En décodant cette déclaration, cela donne : M.Benaïssa s'agite dans tous les sens parce qu'il veut garder son portefeuille dans le prochain gouvernement. De quel droit l'Espagne qui plus est par la voix de son ministre de la Défense se mêle-t-elle des affaires internes de son voisin ? Une chose est sûre : le comportement de M. Trillo trahit les réflexes d'une certaine Espagne nostalgique d'une époque révolue dans une tentative à peine voilée de mettre le Maroc sous tutelle. Fédérico Trillo ne s'arrête pas là. Il continue sur sa lancée en traitant sur la même chaîne de télévision la presse marocaine de vieille et de féodale et en émettant son souhait que les choses changent au Maroc suite aux élections législatives. Voilà ce qu'il dit : “ J'ai eu l'opportunité d'écouter directement les autorités marocaines s'expliquer et dire que leur pays a besoin de réformes et d'accélérer le processus de démocratisation et que, pour ce faire, ils ont besoin de l'Espagne“. La seule chose positive que Fédérico Trillo ait dite au cours de son intervention télévisuelle est que le Maroc et l'Espagne sont “condamnés à s'entendre“. Mais force est de constater que le comportement brutal de M. Trillo envers son voisin n'est pas de nature à restaurer l'entente dont il parle.