A l'heure où se déroulent les débats autour de la « société de l'information », en Europe, les valeurs des entreprises des nouvelles technologies sont en chute libre. Même constat pour les équipementiers et les entreprises des télécoms. Les marchés européens s'inscrivaient en forte baisse, lundi dernier, sous la pression des assureurs affectés par une nouvelle augmentation de capital, cette fois la SCOR, et des technologiques emportées par la rechute du Nasdaq américain. L'indice paneuropéen Ftse Eurotop 300, qui avait tenté de se reprendre en fin de semaine dernière après avoir clôturé le 23 septembre à son plus bas niveau depuis avril 1997, reperd 4,1% à 823,18 points vers 10h30 GMT. Le DJ Euro Stoxx 50, limité à la zone euro, chute de 5,21% à 2 221,18, avec aucune hausse parmi ses 50 composantes. Malgré des valorisations boursières de plus en plus attractives, les investisseurs craignent que les marchés poursuivent leur spirale baissière sous l'effet conjugué des tensions en Irak, de la détérioration des résultats des entreprises, de la faiblesse de la reprise économique et des élections à venir au Brésil. «Les gens ne sont pas tentés de revenir sur le marché car ils pensent que les cours vont encore baisser, et c'est là tout le problème», commente Gert De Mesure, stratège de Delta Iloyd Securities à Amsterdam. L'indice DJ Stoxx de l'assurance, en baisse de 5,5%, n'est qu'à un jet de pierre de son plus bas pluriannuel de la semaine dernière après l'annonce par la SCOR d'un projet d'augmentation de capital de 400 millions d'euros, équivalent en gros à sa capitalisation boursière. Cette annonce a fait l'effet d'une douche froide car le réassureur avait maintes fois assuré qu'il n'aurait pas besoin de recourir à une telle mesure cette année. le titre plonge de 33% à 6,76 euros en milieu de journée, après un plus bas de 6,50. L'annonce de la SCOR ravive les inquiétudes sur la santé financière des assureurs, dont une bonne part des actifs est investie en actions. L'indice du secteur a perdu 55% depuis le début de l'année, bien plus que le recul de 32% accusé par le marché dans son ensemble. Par ailleurs, les banques ne sont pas épargnées avec un recul de 4,89% de leur indice sectoriel, sous la pression de plusieurs poids lourds comme ABN Amro (-8,71%), BNP Paribas (-8,86%), Société Générale (-7,60%) ou encore l'allemande Commerzbank, qui poursuit sa descente aux enfers en lâchant près de 10%. La plus forte baisse sectorielle est cependant celle des technologiques, alors que le Nasdaq a reperdu 1,84% vendredi dernier et que les « futures » américains annoncent une nouvelle séance difficile à Wall Street. Cap Gemini, en recul de 9,84% la semaine dernière, perd encore plus de 12% à de nouveaux plus bas de ces dernières années sur fond d'inquiétudes liées à ses résultats. Les fabricants de semi-conducteurs Infineon (-11,65%), Philips (-9%) et Stmicroelectronics (-7,07%) sont aussi à la peine, et les équipementiers télécoms Nokia, Alcatel et Ericsson rendent plus de 6%.Les opérateurs télécoms font aussi preuve de faiblesse à l'image de France Télécom qui chute de 7,86% à 7,27 euros. Dans le même compartiment, l'espagnol Telefonica, fortement implanté en Amérique Latine, régresse de 5,26%, dans la crainte d'agitation sociale au Brésil après l'élection présidentielle du 6 octobre pour laquelle le candidat de gauche, Lula Da Silva, est donné gagnant par tous les sondages. Aux médias, Vivendi Universal rétrograde de 10,53% à 11,64 euros, la plus forte baisse de l'Eurostoxx 50, alors que le Financial Times rapporte que la vente de la chaîne italienne Telepiù à News Corp est compromise.