Les médecins en grogne après les sanctions du ministère contre des collègues La santé publique sera paralysée mercredi prochain. Le syndicat indépendant des médecins du secteur public annonce une grève de 24 heures sauf dans les services d'urgences et les salles de réanimation. «Nous dénonçons la mollesse du ministère de la santé dans l'exécution de l'accord signé avec les médecins le 21 décembre 2015. Plusieurs points contenus dans cet accord n'ont pas été mis en œuvre en dépit du travail effectué par les commissions techniques», explique Dr Mountadar Alaoui, secrétaire national du syndicat indépendant des médecins du secteur public. Et de poursuivre : «Nous privilégions le dialogue mais nous sommes contraints de recourir à la grève pour dénoncer les conditions du travail dans la santé publique». Mais le syndicat veut aussi et surtout protester contre les sanctions prises par la tutelle à l'encontre de plusieurs médecins du public. «Ces sanctions sont prises loin des procédures légales et souvent pour des considérations politico-politiciennes», pense Dr Alaoui. Pour ce dernier comme pour les médecins militants de son syndicat, les conditions difficiles du travail des médecins dans la santé publique sont de plus en plus occultés par le traitement médiatique qui met l'accent beaucoup plus sur les erreurs des praticiens. Toutefois, les syndicalistes ne comptent pas se contenter d'une simple grève. Les médecins comptent en effet observer un sit-in le 25 mai devant le siège du ministère de la santé à Rabat. Une conférence de presse doit avoir lieu sur place également avec les représentants des médias. Le plan de protestation prévoit d'autres mesures qui vont d'ailleurs démarrer dès le lundi 23 mai. Le syndicat affirme que les médecins dans les hôpitaux publics vont porter des brassards noirs en guise de protestation durant toute la semaine allant du 23 au 27 mai. Les médecins ne vont pas également cacheter les documents durant la même période. A noter que ces mesures ont été décidées par le conseil national du syndicat indépendant des médecins du secteur public, tenu le 7 mai dernier. En plus des médecins, les pharmaciens ainsi que les médecins dentistes devraient également prendre part au mouvement de débrayage. Reste à savoir si le ministère de tutelle doit ouvrir un dialogue avec les syndicalistes avant la grève afin d'éviter la paralysie de la santé publique. Il faut dire que la tension avait atteint son paroxysme entre les deux parties au début de cette année contre le projet du ministère de la santé instituant un service médical obligatoire de deux années. Face à la contestation des étudiants médecins et des praticiens, les responsables avaient fini par faire machine arrière.