Le bras de fer continue entre le syndicat des praticiens et le ministère algérien de la Santé. Cette crise qui perdure depuis des mois n'est pas près de prendre fin, faute d'un vrai dialogue entre les deux parties. Cette fois-ci, la tension est montée d'un cran et pour cause, le syndicat des praticiens de la santé publique a appelé à un sit-in devant le siège du ministère de la Santé. Ce rassemblement a eu lieu finalement à l'intérieur de cette enceinte publique, devant le chef du Cabinet du ministre. ■ Toutefois, on est encore loin d'une solution. Le ministre n'a pas pu recevoir les manifestants, car il semblerait qu'il aurait un calendrier trop chargé. Alibi qui a provoqué l'ire des syndicalistes. Le Dr Merabet, responsable syndical ne cache pas son amertume en déclarant «pourquoi le ministre n'a pas daigné recevoir le syndicat, ne serait-ce que pour une quinzaine de minutes. Il y a une sorte d'ambivalence dans le discours au niveau du ministère». Ces négociations sont qualifiées de «façade» et n'ont rien de concret, estiment les médecins affiliés au syndicat (S.N.P.S.P). La situation des praticiens algériens a été évoquée devant les députés, et ce, avant l'élection présidentielle. Or, à ce jour, on ne constate aucune avancée sur le terrain et aucune décision n'a fait l'objet de suite concrète. Selon les représentants de la corporation, les décisions prises par le Premier ministre sont complètement bafouées et cela porte atteinte à la crédibilité des hauts responsables. Cette situation d'attentisme et d'indifférence risque de pousser les manifestants à radicaliser leurs positions, et le risque d'une grève illimitée n'est pas à écarter. A partir de la prochaine rentrée sociale, les blouses blanches sont décidées à aller jusqu'au bout de leurs revendications socioprofessionnelles jugées «lamentables», pour la garantie des libertés des droits syndicales et bien sûr un statut digne de cette noble fonction ignorée par les pouvoirs publics. Dans le milieu de la corporation, on se pose la question sur le retard pris pour la promulgation du statut particulier du praticien de la santé publique, ce statut a fait l'objet de longues et difficiles négociations pendant l'été 2007. Est-ce là une remise en cause des propositions négociées et finalisées avec la tutelle ministérielle ? L'une des principales revendications essentielles des syndicalistes, est la reconnaissance du S.N.P.S.P comme partenaire social à part entière. Deux ans après les premiers signes de ce mouvement de protestation, on s'achemine toujours vers l'inconnu et le secteur de la santé risque d'en pâtir. La colère des étudiants en médecine Les étudiants de la faculté d'Alger sont les premiers à subir les effets de cette crise et les conséquences de cette grève déclenchée par les hospitalo-universitaires au printemps dernier. Ils dénotent cette situation et crient au sabotage, ils estiment que les cours sont bâclés et considèrent qu'ils font l'objet de sabotage de la part de l'administration et des professeurs. Les étudiants en cycle pré-final sont les plus touchés par cette grève, leurs examens terminés, ils attendent toujours la l'annonce des résultats pour préparer les examens de synthèse prévus à la mi-juillet. Certes, les étudiants sont en colère, mais ils soutiennent leurs professeurs dans leur mouvement de revendications, car ils considèrent que la grève est un droit. Le calvaire des étudiants n'a que trop duré et un mouvement estudiantin risque d'approfondir cette crise à moins que le président de la république n'intervienne lui-même pour apaiser le front social. ■