Le président du directoire de la Bourse de Casablanca, Driss Bencheikh, se félicite de l'introduction en Bourse de Maroc Telecom qu'il considère comme un modèle de réussite. Entretien. ALM : Comment appréciez- vous l'introduction en Bourse de l'opérateur historique Maroc Telecom ? Driss Bencheikh : C'est une grande opération que l'on peut qualifier d'exceptionnelle, à l'instar de toutes les opérations d'introductions en Bourse d'opérateurs télécoms. Il faut préciser que ce sont généralement des opérations de grande taille et qui suscitent un grand intérêt. Son importance se mesure surtout par rapport à la dimension de Maroc Telecom qui se présente aujourd'hui comme un modèle de réussite. C'est une entreprise qui a réussi sa mue grâce à la qualité de son management et à la qualité de ses ressources humaines qui font de Maroc Telecom un des opérateurs les plus rentables au monde. Justement, quel dispositif a été prévu au niveau de la Bourse pour une opération de cette taille? Effectivement, on s'est préparé à cette opération depuis un certain temps. Il s'agit dans un premier temps de la mise en place de nouveaux indices, ce qui constitue une première régionale. L'innovation réside dans l'indice basé sur le flottant d'entreprise. La deuxième mesure consiste en l'élargissement des horaires de la cotation à 15h30 à partir du 1er janvier 2005. Autre mesure, l'élargissement du compartiment des sociétés cotés en continu mais aussi, la redéfinition de la plate-forme technologique. Car pour ce type d'opérations, l'objectif est d'attirer un maximum d'investisseurs. C'est également pour cette raison que nous avons lancé une grande campagne de communication qui insiste sur le long terme. L'introduction s'effectuera simultanément sur Casablanca et Paris. Qu'en est-il de la compatibilité des systèmes informatiques des deux Bourses ? Dans le domaine informatique, la Bourse de Casablanca est partenaire depuis longtemps avec la Bourse française d'Euronext. Ce partenariat nous a permis de mettre en place un système quasi-identique au système français. La procédure appliquée est conforme aux normes internationales. D'ailleurs, la Bourse de Casablanca est la première Bourse arabe et africaine, en dehors de l'Afrique du Sud, qui est affilié à la Fédération internationale des Bourses. Je tiens à préciser ici que cette affiliation ne se fait pas sur la base d'une simple cotisation, mais bien en respectant un ensemble de critères particulièrement contraignants. Ceci étant, il faut savoir que toutes les opérations d'introduction en Bourse de cette taille ne sont pas exemptes de problèmes. En France, lors de l'introduction de l'opérateur France Telecom, quelques difficultés ont surgi. Mais ça reste gérable. La méthode «Offre à prix ouvert» retenue dans le cadre de cette opération est-elle adapté au marché local ? Personnellement je n'ai aucun vis-à-vis sur cette méthode. C'est une excellente démarche pour une opération de cette taille. Je pense que le marché local est assez intelligent pour s'adapter avec une méthode utilisée dans toutes les places modernes. Bien entendu, un effort d'explication s'impose et nous travaillons dans ce sens. Le nominal de Maroc Telecom a été revu à la baisse. Doit-on s'attendre à ce que les autres sociétés suivent ce mouvement? On le souhaite vivement. La loi sur la Société anonyme (SA) prévoit un nominal minimum de 100Dh. Le gouvernement a jugé utile dans le cadre de cette opération de ramener ce nominal à 10dh pour que tous les citoyens puissent participer à cette opération. Partant de cette finalité, je souhaite que le gouvernement soit sensibilisé afin d'amender la loi sur les SA en ce qui concerne ce volet. Le but étant d'élargir la possibilité de créer des petits portefeuilles pour un plus grand nombre de citoyens.