Avec la mise en vente de presque 15% du capital de Maroc Telecom dans les marchés boursiers de Casablanca et de Paris, le gouvernement marocain empoche la bagatelle de 8,8 milliards de DH. Il n'y a pas de doute. L'introduction en Bourse de Maroc Telecom a été un succès phénoménal. Le président du directoire, Abdeslam Ahizoune, le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou ainsi que le président du directoire de la Bourse, ont présenté, jeudi matin au siège de Maroc Telecom à Rabat, les résultats de cette opération d'envergure qui a concerné deux places boursières : l'une de Casablanca et l'autre de Paris. Même les analystes et les experts les plus optimistes ne s'attendaient pas à un succès aussi retentissant. L'engouement, aussi bien des grands investisseurs internationaux que des petits épargnants nationaux à souscrire à cette opération d'ouverture d'environ 15% du capital de l'opérateur téléphonique, n'a jamais été enregistré dans une Bourse telle que celle de Casablanca. Ce qui a poussé le ministre des Finances a considéré qu'à la Bourse de Casablanca, «on parlera désormais de l'avant et l'après Maroc Telecom». Le prix d'introduction en Bourse des actions Maroc Telecom a été fixé à 68,25 dirhams, soit au sommet de la fourchette indicative qui était proposée aux investisseurs et épargnants. A noter que le système d'introduction avec une offre à prix ouvert (OPO) s'applique pour la première fois au Maroc. Les souscripteurs avaient le choix de déterminer le prix de l'action (entre 54,60 à 68,25DH). Plus de 99% d'entre eux ont choisi le prix le plus élevé, soit 68.25 DH par action. Par ailleurs, les montants déposés en souscription ont enregistré des records extraordinaires : plus de 20 fois plus important que celui mis sur le marché boursier. En termes clairs, si l'Etat n'a décidé de vendre que l'équivalent d'environ 9 milliards de DH (8,8 milliards plus exactement), il en a reçu 192 milliards de DH. Une véritable frénésie sur le titre de Maroc Telecom. Bien évidemment, les investisseurs, dont la demande de souscription n'a pas été satisfaite, seront entièrement remboursés. Au total, l'Etat a cédé plus de 130 millions d'actions, ce qui représente un peu moins de 15% du capital de l'opérateur. Aujourd'hui, 51% de ce capital est détenu par Vivendi Universal, 15% vient d'être introduit en Bourse et le reste demeure entre les mains de l'Etat marocain, qui préserve ainsi une minorité de blocage. Pour revenir à l'introduction en Bourse, notons que les demandes des salariés de Maroc Telecom ont été totalement satisfaites. Ils ont même bénéficié d'une décote de 15%. Ce qui fait que plus de 99% des cadres, techniciens et simples agents d'Itissalat Al Maghrib détiennent aujourd'hui 3% du capital de leur entreprise. Les personnes physiques et personnes morales, qui ont souscrit via les agences bancaires ou les bureaux de postes, ont recueilli 23% des actions mises sur le marché boursier national. Par ailleurs, pour encourager l'épargne boursière, et sur instructions expresses de SM Mohammed VI, le ministre des Finances a décidé d'accepter toutes les demandes de souscriptions des petits épargnants, c'est-à-dire ceux qui ont déposé moins de 1.000 DH. Et ils sont au nombre de 22.000. Même chose pour ceux qui ont déposé entre 1.000 et 10.000 DH. Leurs demandes d'achat des titres Maroc Telecom ont été satisfaites à hauteur de 50% (soit 45.000 souscripteurs). Le but étant bien évidemment de promouvoir l'actionnariat populaire. Au total, cette opération a permis à 103.000 petits épargnants d'acheter des titres Maroc Telecom. Aussi, les institutionnels marocains (les grandes entreprises publiques notamment) ont récolté 44% des actions mises sur les marché boursier de Casablanca. Quant à la Bourse de Paris, l'Etat lui a réservé 30% des 130 millions de titres vendus.