Kamil Benjelloun, président de CBI, livre dans cet entretien ses attentes des élections législatives. Selon lui, seul un gouvernement issu d'une majorité homogène est capable de gérer les affaires du pays, notamment sur le plan économique. ALM : A la veille des élections, bon nombre de chefs d'entreprise estiment que le prochain Exécutif doit être issu d'une majorité homogène pour gérer les affaires du pays. Partagez-vous cet avis ? Kamil Benjellon : Parfaitement. Mes attentes rejoignent celles de plusieurs opérateurs économiques. Mon souhait, c'est que les prochaines élections législatives dégagent une majorité homogène et solidaire. Celle-ci doit avoir un dénominateur commun et développer la même vision dans la gestion des affaires, notamment économiques. Cette majorité permettra au futur Premier ministre de jouer pleinement son rôle. Avec 26 partis en lice, plusieurs observateurs de la vie politique nationale ont du mal à croire que les élections déboucheront sur une majorité homogène ? Il est vrai qu'il existe plusieurs tendances politiques. Maintenant, il faut attendre les résultats des urnes avant de se prononcer. D'ici là, j'estime, au risque de me répéter, que nous avons besoin d'un gouvernement issu d'une majorité pour diriger le pays. Je ne veux pas dire par là une majorité absolue, mais une majorité composée de tendances ayant la même vision et qui font preuve de solidarité. En attendant les résultats des urnes, quelles sont, à votre avis, les priorités du futur gouvernement sur le plan économique ? En tant qu'opérateur économique, je crois que le prochain Exécutif doit axer son intervention sur la réforme de l'administration. La refonte de l'appareil administratif s'impose plus que jamais. Les enjeux sont stratégiques. Dans ce sens, il est difficile de favoriser les investisseurs nationaux et internationaux sans réformer l'administration marocaine. Celle-ci doit faire preuve d'ouverture, de responsabilité et de flexibilité pour faciliter l'acte d'investir. Quelle évaluation faites-vous des programmes économiques des partis politiques? Pour ne rien vous cacher, je n'ai pas eu connaissance jusqu'à aujourd'hui des programmes économiques des formations politiques en lice. Nous avons eu droit à des déclarations d'intentions qu'à des programmes économiques. Un mot sur le bilan économique du gouvernement Youssoufi ? Ce gouvernement a assumé la transition politique du pays. C'était la priorité. Maintenant, il est temps de s'attaquer au volet économique. Justement, cette priorité nécessite des mesures de taille… Je pense qu'il est impératif de consolider la stratégie des contrats-programmes. L'avantage de ces contrats, c'est qu'ils permettent d'identifier les secteurs à forte valeur ajoutée aussi bien en matière d'investissement que de création d'emploi. En disant cela, je pense à de secteurs tels que la pêche et les technologies de l'information et de la communication.